Randonnée sur la plage [PV Feena]

Les chevaux marchaient au pas, côte à côte, sur la plage. Matthieu regardait de temps à autre la jeune Feena qui tentait d’obéir à ses consignes de départ de son mieux. Elle était tellement attendrissante dans sa façon d’apprendre les choses à son rythme. Matthieu éprouvait vraiment beaucoup d’affection. Il avait un sourire protecteur devant la jeune femme qui se concentrait. C’était tellement mignon de la voir même s’il se demandait si elle profitait vraiment de la promenade.

Il tourna la tête vers l’océan et cela lui fit penser à Kathleen, actuellement en train de visiter le royaume pour s’assurer du bien-être de son peuple. C’était une œuvre qui n’était pas de tout repos et pourtant, la jeune sorcière le faisait avec assiduité et régularité. Matthieu avait appris dès son adolescence les responsabilités qui incombaient à son amie et il en était particulièrement impressionné. Il l’avait toujours été. Il se demandait parfois si l’autre Matthieu l’aidait aussi dans sa tâche royale. Secouant la tête, il se retourna vers Feena et lui sourit.

« Ca va ? »

Feena et Matthieu, sur leurs montures respectives, faisaient marcher tranquillement leurs chevaux sur la plage côte à côte.

La jeune sirène se répétait fréquemment dans sa tête les conseils, enseignements et indications du jeune homme pour conduire et manier sa monture comme elle le devait, mais même en se répétant fréquemment, elle avait l’impression de toujours faire une chose de travers alors que c’était le contraire et puis, il fallait bien dire que sa jument Lady le ressentait et l’aidait bien dans ses manœuvres sans que la jeune femme ne s’en aperçoive réellement.

Mais au bout de quelques minutes, elle finit pas se détendre et a laisser son esprit vagabonder tous tant admirer le paysage de la plage, mer et océan qui s’offrait a elle et sa son ami sur leurs montures profitant aussi de sa première balade et chevaucher avec lui.*

Tout comme le jeune homme, son regard se posa et se porta loin vers l’océan et l’horizon et son regard se voila légèrement de tristesse à l’idée qu’à la fin de cette journée elle devrait retourner à Atlantica.

Elle était tellement bien ici sur la terre ferme avec ses jambes qui lui permettaient de marcher et se fondre dans la masse comme un vrai être humain, et qui lui permettait d’accomplir et des faire beaucoup de choses qui lui était impossibles avec des nageoires comme revoir Kathleen et les amis qu’elle s’était faits durant son séjour sur terre, en particulier le jeune homme.

Si elle le pouvait, elle aurait arrêté le temps ou répété cette journée en boucle pour qu’elle dure toujours et ne se finisse jamais. Soudain, la jeune femme fut sortie de ses pensées par son ami qui s’était tourné vers ellr en lui demandent très gentiment et poliment si elle allait bien. Elle lui fit grâce alors d’un sourire avant de lui répondre.

«Oui ! Très bien ! Je m’amuse beaucoup et vous ? »

Apparemment, elle s’amusait beaucoup, et cela réconforta Matthieu. Il était tellement heureux de lui offrir une journée de distraction dans sa vie peu facile. Il avait entendu Kathleen lui parler d’Atlantica et il avait fait des recherches sur Feena, principalement auprès de la reine Ariel car Kathleen avait été très occupée cette dernière semaine. Il avait appris qu’elle supportait mal la vie sous les océans et qu’elle était fascinée par l’humanité. Il en avait été attristé.

« J’en suis heureux. Voudriez-vous tenter une petite course au galop jusqu’à cette amas de rochers là-bas ? »

Matthieu aimait beaucoup la sensation du galop et il souhaitait la faire connaître à Feena, mais il ignorait si elle se sentirait prête à la ressentir actuellement. Peut-être son souhait était-il prématuré.

Feena écouta le jeune Comte exprimer sa joie quand elle lui confirma qu’elle s’amusait beaucoup de cette balade à cheval avec lui sur la plage, ce qui la fit sourire en voyant le visage du jeune homme s’illuminer face à ses paroles. Il avait un si beau sourire et visage, tout comme son regard posé sur elle qui la faisait légèrement sourire, la rendait heureuse, la réchauffait et faisait battre un peu plus vite son petite cœur novice et innocent dans sa poitrine, elle ne savait pas pourquoi mais cela lui procurait de la joie et de bonheur et c’est tout ce qui comptait, elle ne chercha pas plus loin à comprendre le pourquoi et le comment. Elle était si bien, à cet instant avec lui.

Par la suite, celui-ci lui proposait une petit course amicale sur leurs montures jusqu’à l(amas de rochers, quelques mètres plus loin devant eux.

Feena en fut, dans un premier temps, surprise et confuse car elle ne savait pas ce que représentait un galop, mais elle se référa alors à un mot qu’elle connaissait et qui était en rapport avec sa proposition, autrement dit le mot course. Alors là, elle comprit ce que le jeune homme lui proposait. Comme tout le reste, elle ne l’avait jamais fait et pratiqué mais était prête à essayer et apprendre.

« Oui ! Pourquoi pas ! Je n’ai jamais fait de course à cheval, tout comme le reste, mais cela me permettra d’apprendre et de vivre une nouvelle expérience ! Alors dites-moi ? Comment faut-il procéder ? »

Tout comme beaucoup d’autres choses, Feena n’avait jamais pratiqué le galop, ce qui pouvait se comprendre puisqu’elle n’avait jamais pratiqué le cheval. Néanmoins, elle devait probablement connaître le terme de « course » et c’était pour cette raison qu’elle n’avait pas posé de question. Mais elle ne devait pas savoir grand-chose de ce qu’il lui proposait et il avait bien l’intention de faire le nécessaire pour ne pas qu’elle se blesse. Il lui était précieux que cette jeune fille aille bien.

« Bien, je vais vous expliquer comment procéder. Mais il faut faire attention n’est-ce pas ? Afin de ne pas tomber. Je vais vous donner les détails. »

Petit à petit, Matthieu expliqua à Feena comment maîtriser le galop, comment passer du trot au galop et inversement et toutes les petites choses importantes quand on allait aussi vite. Au moins, elle ne risquerait pas de tomber.

« Bien, êtes-vous prête ? »

Comme précédemment, Feena écouta très attentivement les paroles et explications du jeune homme concernent le galop, comment se tenir sur sa monture ainsi que les rênes et la position à adopter,... ce qui était assez drôle car les explications du jeune Comte lui rappelaient étrangement les positions qu’elle faisait et prenait sous l’océan quand elle s’amusait à faire des cours avec ses amis poissons ou autres, sauf que là, c’était la jument qui remplaçait ses nageoires et qu’elle ne devait plus faire qu’un avec l’animal pour pouvoir bien galoper.

Aprés les explications et consignes de Matthieu et l’idée qu’elle s’était faite dans sa tête, sur le galop et sa course avec le jeune homme, elle était prête et impatiente de se lancer à présent, d’ailleurs quand le jeune Comte lui demanda si elle avait bien compris et étais prête elle hocha la tête pour dire oui avec le sourire avant de lui répondre.

« Prête ! C’est quand vous voulez ! »

Aussitôt que la jeune sirène se fut déclarée prête à lancer la course, Matthieu lui fit un digne de connivence afin qu’elle se prépare au galop. Il était déterminé à ne pas la laisser gagner mais à ne pas l’humilier non plus si elle éprouvait trop de difficulté. Il ne voulait pas qu’elle se sente mal à l’aise avec lui, ce serait tellement dommage. Il voyait sa concentration et sa détermination, était tellement fier d’elle et de son envie de s’intégrer dans un monde qui n’était pas le sien, elle le touchait profondément.

Il donna le signal du départ avant de s’élancer au galop. Il rejoignit sans peine le rocher qu’ils avaient indiqués et regarda où en était sa jeune partenaire de course. Il adressa un sourire gentil à la jeune fille avant de descendre un instant de son cheval qu’il emmena paître un peu plus loin.

« Reposons-nous ici un instant, voulez-vous ? »

Aprés ces paroles, ils se mirent tous les deux en place pour leur course s’échangèrent un regard complice, amusé mais déterminés l’un et l’autre à gagner. Quand le jeune homme donna le signe du départ de la course, ils se mirent tous deux à pousser leurs montures progressivement au galop. Le vent s’engouffrait dans leurs cheveux et leur fouettait et leur chatouillait le visage, mais c’était une sensation si agréable et nouvelle pour la jeune sirène que cela la surprit, tout en la faisant sourire sans perdre sa concentration.

Mais malgré cela, elle perdit la course contre son ami qui l’avait bien devancée, mais ce n’était pas grave, on ne pouvait pas gagner à tous les coups et elle s’était bien amusée quand-même. Quand elle eut réussi à le rejoindre, le jeune homme lui offrit un sourire avant de descendre de sa monture et de la guider hors de la plage pour la faire brouter dans un pré non loin.

Feena suivit le jeune homme jusqu'au pré, sur sa monture, avant que le jeune Comte ne libère son cheval pour que celui-ci ne se repose et ne reprenne des forces puis qu’il ne se tourne vers elle et ne lui propose de se reposer quelques instants ici, tout comme leurs montures, si cela ne le dérangeait pas, ce qui n’était pas le cas. Dans un sourire, elle lui répondit.

« D’accord ! »

La jeune femme imita alors son ami qui était descendu de sa monture peu de temps avant, elle passa une jambe de l’autre côté de sa jument qu’elle utilisa comme appui sur la terre ferme tandis que l’autre était toujours dans l’étrier, et les mains fermement serrées sur la selle pour ne pas tomber. Elle retira alors son autre pied de l’étrier qui alla rejoindre son premier pied et sa jambe à terre, avant de desserrer l’étreinte de ses mains sur la selle puis de laisser la jument gambader dans le pré pour se détendre et brouter avec la monture de Matthieu qu’elle alla rejoindre .

Elle était à peine à quelques mètres du jeune Comte quand soudain, son pied heurta une pierre qui la fit basculer en avant et tomber dans les bras de Matthieu qui, sous la surprise tomba avec elle par terre.

« Ho ! Je suis désolée ! Vous allez bien ? Je ne vous ai pas fait mal ? »

Après avoir battu Feena à la course et être descendu de son cheval, Matthieu avait regardé Feena en faire autant. Les deux animaux se mirent aussitôt à brouter paisiblement sur une pelouse en marge de la plage. Feena, une fois descendue, tenta de le rejoindre sur la plage, mais en arrivant à la limite qui séparait la pelouse de la partie sablonneuse, elle perdit soudainement l’équilibre. Il la rattrapa et ils s’écrasèrent, Matthieu veillant bien à recevoir tout le coup sur son propre dos.

« Ca va Feena, vous n’avez rien ? » fut sa première réaction.

Il afficha néanmoins un sourire en constatant qu’elle réagissait de la même façon que lui. Elle était touchante. Il se redressa, ce qui fit que Feena était à-présent assise sur ses genoux, et lui accorda un sourire avant de lui caresser doucement la joue.

« Je n’ai rien, soyez rassurée. Mais merci de vous en assurer. »

Ce disant, il déposa un bisou sur la joue de la jeune sirène, avant de se lever en soutenant la jeune femme pour ne pas qu’elle retombe. Il se tourna alors vers l’océan et regarda au loin. Il savait que derrière lui, Feena écoutait, comme elle l’avait déjà écouté la semaine précédente.

« Que cet océan est beau… il me rappelle un peu quelqu’un que j’ai rencontré hier et avec qui j’ai passé un excellent moment. Le Prince Dewan. Vous avez dû le rencontrer, chère Feena, puisque vous avez vécu au château. Il semblerait que Kathleen et lui soient tombés amoureux. Ma petite Kathy, amoureuse… et presque maman à ce qu’il paraît. »

Matthieu se tourna vers Feena, adressant un sourire à la jeune femme.

« Un jour, cela m’arrivera aussi… peut-être. »

Feena, tout comme le jeune homme, fut surprise, mais très amusée, quand ils se posèrent simultanément la même question après être tombés dans le sable de la plage ensemble à cause de sa maladresse, ce qui fit sourire le jeune Comte tout comme elle avant qu’il ne se relève doucement pour se retrouver face à elle, assise sur ses genoux en lui offrant un sourire et une douce caresse sur sa joue qui la surprit dans un premier temps avant de la faire sourire à son tour dans un regard doux, tendre et soulagéquand le jeune Comte lui affirma qu’il allait bien.

« Je suis soulagée et heureuse que vous n’ayez rien ! »

Après ces quelques mots échangés avec le jeune homme, celui-ci s’approcha doucement d’elle et de son visage pour déposer un délicat baiser sur sa joue qui la surprit et la fit légèrement rougir mais aussi sourire avant de se relever avec l’aide et le soutien de Matthieu qui posa, par la suite, son regard sur l’océan en face d’eux avant de se mettre à se confier à elle comme la dernière fois.

Il lui parla de l’océan qui était magnifique et qui lui rappelait une personne qu’il avait rencontré la veille et avec qui il avait sympathisé avant de divulguer le nom de ce nouvel ami qui n’était personne d’autre que le Prince Dewan, fiancé et amoureux de leurs amie commune Kathleen, qu’effectivement elle avait croisé au château, mais sans vraiment parler avec lui. Le jeune homme avait beaucoup de mal à imaginer la jeune femme et princesse amoureuse et bientôt mère. Cela aussi, elle en avait entendu parler, tout comme le jeune Comte mais sans plus. En fait, cela faisait une semaine qu’elle était au château mais à part se balader à l’intérieur et extérieur de celui-ci et à discuter par moments avec la mère de son amie, la Reine Ariel, elle n’avait pas fait grand-chose.

La jeune sirène écouta les paroles et confidences du jeune homme sans rien dire ni l’interrompre avant que celui-ci ne se retourne vers elle et ne lui confie son souhait et désir de trouver comme ses amis l’amour et fonder une famille si le destin et la vie lui accordaient ce privilège et cadeau, ce qui toucha grandement la jeune femme qui vint le rejoindre avant de lui dire, tout en regardant l’océan.

« Ne vous inquiétez pas, je suis sûre que cela vous arrivera très vite, vous êtes un jeune homme plein de charme et de qualité, je ne doute pas que, comment on dit déjà ? Ah oui ! Trouviez chaussure à votre pied très vite ! Pour ma part, moi, je n’y ai jamais vraiment songé ! La plupart des sirènes de mon âge ont déjà un partenaire et au minimum un enfant, je suis l’exception qui confirme la règle, ce qui désespère un peu mes parents, mais moi je veux prendre mon temps ! Je veux vivre, m’amuser et explorer le monde et la terre avant de songer à me marier et avoir des enfants et puis, je veux prendre mon temps pour trouver la bonne personne qui sera aussi spéciale et unique pour moi que je le serai pour elle. »

Dit-elle avant de tourner un regard doux sur le jeune homme qui, comme elle avant, l’écoutait sans rien dire ni l’interrompre puis de continuer.

« A partir de mes huit ans, je montais souvent à la surface en secret et observais Kathleen jouer sur la plage avec ses parents et amis près du château dissimulé derrière les rochers, c’est à partir de ce jour que j’ai commencé à m’intéresser au monde humain en sachant très bien que mon seul lien avec ce monde était les objets trouvés dans des épaves et les histoires de Kathleen, mais je ne désespérais pas quand-même de faire parte de ce monde un jour, après tout, si Ariel et Kathleen pouvaient le faire pourquoi pas moi ?! Et maintenant me voilà ici sur la terre ferme dix ans après ! »

Matthieu sourit gentiment à Feena qui semblait heureuse qu’il n’ait pas été blessé. Ce n’était pas comme si ça l’étonnait, elle était si prévenante. Elle faisait toujours attention aux autres et veillait toujours à ce que ceux qu’elle aimait aille bien. Il la savait car Kathleen lui en avait parlé. C’était une merveilleuse petite sirène qui avait le cœur sur la main. En se relevant, il constata à quel point son visage paraissait doux et son cœur pur. S’il avait un jour une femme dans sa vie, il espérait qu’elle serait aussi douce et gentille que Feena et Kathleen.

Quand il fit face à Feena dans un sourire dont il espérait qu’il fut agréable pour la jeune sirène, elle l’écouta avec attention et bienveillance. Pouis, elle s’approcha de lui et le rejoignit pour regarder l’océan. Ses cheveux volaient quelque peu sous la brise, ainsi que sa robe et elle avait l’air d’une apparition fantasmagorique ainsi. En même temps, elle était une sirène, une créature de la mer. Il était logique qu’elle ne paraisse pas tout à fait humaine, par moments, mais il se demanda si elle disposait de pouvoirs secrets. Il n’en avait jamais parlé avec Kathleen.

Néanmoins, elle fut tout à fait encourageante. Ses compliments provoquèrent des petites zones rosées sur les joues du jeune Comte. C’était étrange car il avait l’habitude des compliments féminins, et en l’occurrence, il n’avait jamais rougi devant aucune fille. Feena était décidément spécial. Non seulement ses compliments lui faisaient quelque chose, mais il n’éprouvait pas avec Feena, ce désir de lui sauter dessus et de s’amuser avec elle comme avec les autres filles. Mais qu’avait-elle donc de si spécial ? Il sourit à ses paroles et posa sa main sur la joue de la jeune sirène.

« Je me demande à quoi… ressemblerait ce petit enfant. J’aimerais beaucoup voir un enfant qui vous ressemble Feena, il serait si pur je pense. »

Un enfant qui nous ressemble… pourquoi pensait-il ainsi ? Mais il se demanda soudain ce que serait un Kentburry avec une maman sirène, et il ne pensait pas à Kathleen. Même s’il l’adorait, il n’envisageait pas une minute de sortir avec la jeune princesse, encore moins de lui faire un enfant. Mais avec Feena, tout paraissait possible. Pourquoi et comment, cela restait un mystère mais tout paraissait possible au jeune Comte. Il continua de lui caresser la joue pendant qu’elle parlait de ces jeux qu’elle avait surpris. A huit ans, donc entre Kathleen et son ami, l’autre Matthieu.

« Oui, dix ans après, ici, avec moi… Vous êtes jolie, Feena. »

Les paroles et compliments qu’avaient fait la jeune sirène au jeune Comte le surprirent et le firent rougir légèrement, ce qui surprit à son tour la jeune femme, mais l’amusait aussi un peu et lui faisait plaisir car cela voulait dire que ses paroles et attitudes avaient un impact sur le jeune homme et le touchait tout comme les siennes.

Feena appréciait énormément les caresses sur sa joue et les attentions du jeune homme sur sa personne, elle ne savait pas pourquoi mais ce simple geste sur sa joue avait un effet relaxant et apaisant sur elle et l’envahissait d’une douce chaleur qui la faisait sourire et lui donnait l’impression d’être seule au monde sur cette plage avec le sorcier comme dans une bulle invisible ou aucun son ni gène et interférence ne pouvait s’immiscer.

Au bout de quelques minutes, le jeune homme se demanda à quoi ressemblerait son premier enfant quand elle déciderait d’en avoir un et bien-sûr savoir trouver le bon compagnon pour le concevoir. Le jeune Comte lui avoua qu’il aimerait bien le voir ce jour, mais il était sûr qu’il serait aussi pur qu’elle, ce qui fit sourit et toucha grandement la jeune sirène.

« C’est gentil merci ! Je ne sais pas à quoi il ou elle ressemblera, mais pour moi, le plus important, c’est qu’il soit en bonne santé et libre de ses choix et rêves ! Je vous promets que le jour ou cela arrivera, vous serez le premier à qui je penserai et le présenterai ! »

Dit-elle dans un doux et large sourire un peu amusé. Tout en regardant le jeune homme qui continuait à caresser sa joue, elle se dit que, si un jour elle avait un enfant, elle aimerait qu’il ait les même yeux saphir que le jeune sorcier, ainsi que sa gentillesse, sa douceur, son sourire, son grand cœur et droiture.

Au bout de quelques minutes de conversation, le jeune homme lui annonça qu’il la trouvait très jolie. Ce compliment, qui accompagnait toujours ses caresses sur sa joue et son regard plongé dans le sien, la surprit et la fit légèrement sursauter, provoquant en elle une chaleur soudaine et des légers chatouillis en bas de son ventre ainsi qu’un léger rougissement de ses pommettes et accélération de son cœur qu’elle ne comprenait pas et la laissait un instant incrédule et sans voie.

« Heu ! Merci ! Matthieu ! » Pourquoi mon corps réagit-il ainsi face à ses paroles ?

Matthieu fut flatté et honoré que la jeune sirène promette ainsi de lui présenter son premier-né lorsque celui-ci viendrait au monde. Elle promettait qu’il serait le premier mais bien évidemment, quelqu’un surpasserait obligatoirement tous les autres, son mari. Il se surprit à penser que cet époux serait un véritable petit veinard et aussi, qu’il aurait intérêt à prendre soin d’elle s’il ne voulait pas se retrouver avec un furoncle entre les deux yeux. Il sourit doucement à la jeune femme.

« Merci, Feena, je suis touché. »

Il avait murmuré ce compliment sans vraiment y penser, tout comme il ne savait pas vraiment ce qu’elle y avait répondu. Son esprit était dans un autre monde, dans un autre univers, quelque part où le sourire de Feena, seulement le sourire de Feena, uniquement le sourire de Feena existait et rien d’autre. Et, sans vraiment comprendre comment ni pourquoi, il avança ses lèvres vers la jeune fille pour partager un tendre baiser. Déposant ses lèvres sur celle de Feena, il passa machinalement la main qui caressait sa joue derrière sa tête, en appui, et l’enlaça de son bras.

Sa tête était complètement vide, il ne pouvait que sentir Feena, goûter Feena, savourer Feena. Tout d’un coup, la portée de ses propres pensées le surprit et l’effraya. Rompant le baiser, il songea à la promesse faite à Kathleen, puis à lui-même de ne pas la toucher, ni la blesser comme les autres filles. Enfin, il ne les avait pas blessées, aucune ne s’était vraiment engagée avec lui. Mais Feena n’était pas comme les autres, ce n’était pas une fille d’un soir. Couvert de honte, il se détourna.

« Je vous demande pardon, Feena, je suis indigne de votre confiance et de celle de Kathleen. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Pardonnez-moi. »

Il se tourna vers les chevaux, prêt à repartir dans leur direction, dans la ferme intention de ramener son cheval à Feena, de chevaucher le sien, et de rentrer à Kentburry. Puis, ils passeraient une journée tranquille et dénuée de toute séduction, jusqu’au retour de Kathleen. Ensuite, il ne reverrait plus jamais Feena. Cela vaudrait mieux car il sentait qu’il ne pourrait pas résister à l’envie de recommencer à l’embrasser s’il se retrouvait trop longtemps et trop souvent seul avec elle.

« Je vais chercher votre cheval. Pardonnez-moi encore pour cette offense, je vous en supplie. »

Depuis quelques minutes, ils avaient l’un et l’autre le regard plongé et entremêlé sans rien dire, ni faire, ils se regardaient c’est tout, tout simplement. Cependant, même si leurs corps étaient là physiquement, leurs esprits, eux, étaient ailleurs, se posant milles et une questions auxquelles ils ne trouvaient pas de réponse, hypnotisés et fascinés l’un par l’autre. Leurs regards et cœurs battaient la chamade et à l’unisson, tout comme leurs sentiments, souhaits et désirs qui s’éveillaient en eux sans vraiment qu’ils ne s’en rendent compte, ni ne comprennent ce qui leur arrivait. La seule chose dont ils étaient sûrs l’un et l’autre, c’était qu’ils étaient vraiment bien ensemble à cet instant, souhaitant l’un et l’autre arrêter le temps pour toujours, ressentir ce bonheur et ce bien-être et rester ensemble ainsi dans leur bulle et leur monde et moment qui n’appartenait qu’à eux.

Quand le jeune homme approcha doucement son visage du sien, instinctivement et sans réfléchir, elle ferma doucement les yeux pour accueillir les lèvres du jeune sorcier qui s’unirent aux siennes avec douceur et tendresse accompagnée de gestes et d’étreintes de la même intensité d’émotions que leurs baisers.

Comme Matthieu, Feena avait la tête vidée de toute pensée à cet instant, elle profitait juste de cet instant, spéciale, unique et magique et des sentiments et sensations que lui faisaient ressentir et procuraient ce baiser en elle.

Quand soudain, le jeune homme rompit leur baiser, elle tous comme lui revient sur terre et reprit le fil de ses pensées et se rendit compte de ce qui venait de se passer, ce qui fit rougir vivement la jeune sirène qui se retourna en fuyant un instant son regard, morte de honte et de gêne, après ce qui venait de se passer à l’ instant entre eux sans ne pouvoir rien dire.

Matthieu s’empressa alors de s’excuser pour son geste, sa maladresse et attitude envers elle disant qu’il ne savait ce qui lui était passé par la tête et l’avait poussé à agir ainsi en trahissant sa confiance et celle de Kathleen, avant de se retourner à son tour et poser son regard vers les chevaux qui brouttaient toujours dans le pré à côté, lui annonçant qu’il allait les chercher et lui demandant une fois de plus de lui pardonner pour ce geste, puif de s’engager pour récupérer les chevaux et rentrer à Kentburry.

Depuis qu’elle avait tourné le dos au jeune homme après avoir prit conscience de ce baiser (qui était d’ailleurs son premier baiser) qui avait teinté d’un rouge vif son visage angélique et souriant, lui faisant battre le cœur à toute vitesse dans sa poitrine, la troublant et la gênant, elle éprouvait aussi un sentiment de joie, de bonheur et de satisfaction qu’elle ne comprenait pas vraiment. Quand le jeune homme s’excusa pour son attitude, geste et trahison de confiance envers elle, elle en fut grandement surprise, car ce n’était pas ce qu’elle pensait et ressentait, d’ailleurs elle ne savait pas vraiment ce qu’elle ressentait à cet instant, tout était confus et troublé dans sa tête et dans son cœur, mais quand le jeune Comte commença à s’éloigner d’elle pour aller récupérer leurs montures sur la colline, elle se retourna vivement avant de se lancer à sa poursuite et de le stopper dans son action en le saisissant par le poignet, ce qui le stoppa instantanément et fit à nouveau croiser leurs regards sans un mot.

Feena ne savait pas pourquoi elle avait réagi ainsi et ce qu’elle allait lui dire ou faire à présent mais elle était sûre d’une chose, elle devait en parler avec lui, elle ferma un instant les yeux et prit une profonde inspiration pour se calmer et remettre ses idées en place dans sa tête avant de les rouvrir, de les reposer sur le jeune homme et de lui dire.

« Ecoutez, Matthieu ! Je pense qu’il faut que nous parlions de ce qui vient de se passer, même si cela me gêne et me trouble autant que vous, ce n’est pas en fuyant et en jouant les autruches que nous avancerons alors, tout d’abord ! Vous n’avez trahi personne alors enlevez vous cette idée de la tête ensuite, je n’ai rien à vous pardonné car vous n’êtes pas le seul fautif dans cette histoire, je le suis aussi en me laissant faire et pour finir ….Vous provoquez et éveillez en moi des sentiments et troubles que je n’arrive pas à comprendre !....C’est très troublant et déroutant pour moi ! ….La seule chose donc je suis certaine à cet instant c’est que je ne me suis jamais sentie aussi bien avec personne et que je ne veux pas m’éloigner de vous ! »

Dit-elle avant de relâcher son étreinte du poignet du jeune Comte en détournant légèrement son visage et regard avant de reprendre.

« Si mes paroles vous ont blessé ou offensé j’en suis navrée et si vous désirez ne plus me revoir, ni me parler, je comprendrai et disparaitrai de votre vie ! »

Quand il s’avança pour récupérer les chevaux, il sentit soudain la main de Feena sur son bras. Il s’interrompit aussitôt dans son mouvement, se demandant la raison de ce geste spontané de la part de la demoiselle. Il se retourna et son regard croisa à nouveau celui de la jeune sirène. Aussitôt lui prit l’envie de recommencer ce qu’il venait de faire et la honte le submergea. Il avait l’impression de la trahir encore un peu plus, et sans oublier Kath. Non, il n’était pas question de cela. Feena n’était pas une proie, c’était une femme.

Pour empêcher son cœur d’agir de façon irraisonnée, il s’apprêta à se détourner de nouveau quand Feena prit la parole. Ces mots qu’elle prononça avec passion et véhémence embrasèrent le cœur de Matt qui ne savait déjà qu’à peine retenir son envie et sa passion d’elle. Mais quand elle lui exprima ses sentiments et ses troubles, Matt sut instantanément ce qu’ils signifiaient et quel amour partagé ils avaient. A cet instant, rien ne pouvait être plus fort à son cœur que cet amour partagé et sans un mot, il attrapa Feena qu’il embrassa non plus timidement comme précédemment mais fougueusement, impérieusement, de tout le besoin de son amour pour elle. Quand il se détacha d’elle, leurs visages proches, leurs regards mêlés, il sourit.

« Je t’aime, Feena. »

Le jeune Comte l’écouta sans jamais l’interrompre un seul instant jusqu'à ce qu’elle eut fini de lui avouer ses impressions et sentiments qui ne faisaient aucun doute aux yeux du jeune homme, elle l’aimait autant qu’il l’aimait, et cela remplit le cœur du jeune sorcier d’une chaleur et d’un bonheur immense, infini et incalculable qui lui fit presque monter les larmes aux yeux.

Après que la jeune sirène lui ait avoué ses sentiments et défait l’étreinte qu’elle avait sur son poignet pour ensuite détourner son regard du sien en lui disant qu’elle était prête a partir sur le champ, à disparaitre de sa vie et son cœur si ses aveux et propos l’avaient blessé, celui-ci l’attira vivement dans ses bras par surprise, unissant les lèvres si douces et sucrées de la jeune femme aux siennes dans un baiser plus fougueux et passionné que précédemment, dans lequel il avait mis tous ses sentiments et son amour infini pour la jeune sirène qui en resta très surprise et paralysée un instant, avant de s’abandonner entièrement dans les bras du jeune Comte, par ce baiser, d’amour et sentiment partagé pour se séparer un instant après les yeux dans les yeux et le sourire aux lèvres en s’avouant leur attachement .

Quand Matthieu lui dit qu’il l’aimait dans les yeux et le sourire aux lèvres, le cœur et le corps de Feena s’emplirent d’une douce et tendre chaleur infinie qui lui fit monter les larmes aux yeux tellement elle était heureuse d’entendre ces mots prononcés par le jeune homme.

« Moi aussi ! Je vous aime, Matthieu ! »

Le sourire de Matt s’élargit encore quand elle répondit qu’elle l’aimait aussi. Et ce malgré le vouvoiement qui demeurait et qu’il avait, lui, abandonné, mais Feena était différente de lui et il ne pouvait pas lui en vouloir de garder quelque distance. Mais lui, il n’en voulait plus aucune. Sans la prévenir, il saisit Feena et la porta avec tendresse jusqu’aux chevaux. Ceux-ci, inconscients du moment d’amour que partageait le couple, continuaient de brouter en paix.

Matt saisit l’encolure d’un des chevaux et l’entraîna jusque l’autre. Maintenant d’une seule main la jeune sirène, il lâcha la bride du cheval le temps de grimper sur l’autre. Puis, sa Feena serrée contre lui, il reprit la bride du second cheval qu’il accrocha habilement pour qu’il suive son camarade. Baissant son regard sur sa bien-aimée, il lui adressa un sourire bienveillant.

« Es-tu bien ainsi, petite Feena jolie ? »

Quand elle lui avoua à son tour ses sentiments, le jeune homme ne put s’empêcher de lui sourire encore plus, tout comme elle d’ailleurs, dont les joues était teintée de rose vif avec un air légèrement gêné et timide sur le visage, mais la joie et le bonheur l’emportaient largement.

Sans qu’elle ne s’en doute ni ne s’y attende, Matthieu la saisit pour la porter dans ses bras jusqu'à leurs chevaux qu’il réunit sans jamais la lâcher, en la soutenant, avant de la faire monter sur sa propre monture, l’installant confortablement avec lui, puis de reporte son regard et sourire doux et bienveillant sur elle pour lui demander si elle était bien ainsi sur l’animal et tout contre lui avant de se mettre en route pour rentrer.

« Oui très bien !...En réalité, je crois que …Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant ! »

Lui répondit-elle, le cœur battant à la chamade et le visage rayonnant et illuminé de bonheur, douceur, tendresse et amour pour le jeune homme. Elle avait beaucoup de mal à croire que tout cela n’était pas un rêve.

Elle était bien, il l’était aussi. Rien ne pouvait donc être mieux que ce moment passé à rentrer dans la quiétude et dans la douceur pour profiter de la fin de journée à la maison. Kathleen, où qu’elle soit allée, allait manquer une journée fantastique mais venait de leur faire un présent merveilleux. Matt et Feena avaient beaucoup de chance de s’être connus. Matthieu fit exprès de ne pas aller trop vite avec les chevaux dans le but de les ramener tout doucement et de profiter encore davantage du contact avec Feena. Il leur fallut donc un bon moment pour rejoindre Kentburry mais la promenade parut un véritable trésor à Matt. Il était si bien en compagnie de la douce sirène.

Une journée de bonheur