Libérer Bella [PV Lancel, Bella]

Ça y est Ion à quitter la maison. Moi qui ai toujours cru que le jour où je partirais serait le plus beau de ma vie. J’avais tort. C’est la boule au ventre que je m’en vais. Combien de supplice me sera encore administré avant qu’enfin ce cirque cesse? J’en ai marre. Je ne suis vivante que parce que ma tante n’aurait pas toléré que je meurs mais pour être honnête je commence à tellement fatiguer que même l’honneur de ma tante n’est plus toujours une idée suffisamment forte pour me pousser à continuer. Je sens que bientôt je vais flancher. Tant pis pour la suite. Après tout que les gens s’amusent sans moi.

Pour le moment je suis sans faire de vagues ma nouvelle maitresse. Elle a ma baguette magique et semble très pressée de rentrer chez elle. Moi je sais ma vie bientôt a son terme alors au fond j’avance de manière robotisée sans plus me soucier de rien. Le moment venu je vais en finir. Je ne sais pas encore comment mais c’est décidé. Je ne serais pas violé ça non! Je ne pourrais le supporter! On monte dans un carrosse. Je le fais sans histoire. Je me fiche de ce qu’il se passe je suis juste en train de réfléchir. Comment faire pour en finir à coup sur? Pour qu’on ne puisse plus me guérir? Pas même par magie cela va sans dire. du coup je n’écoute qu'a moitié ce qui se dit. Enfin je note très vite quand même un truc étrange. La maitresse semble parler de manière polie voire aimable à son esclave. Étrange pour quelqu’un qui aime tant à torturer. À moins que seul son aime ça. Mais même l'étrange qu’une personne qui aide à cela puisse être gentille avec son esclave le reste du temps. Alors que je me force à remettre mes plans de suicide a plus tard pour me reconnecter à la conversation elle me tend ma baguette. Je la regarde le visage vide de toute expression. Que se passe-t-il?

Complètement reconnecté a la situation j’essaie de comprendre ce qui se passe. Peut-être que pendant que je réfléchissais j’ai raté des éléments importants qui m’auraient éclairé car là visiblement plus rien n’avait de logique. En hésitant longuement je récupère ma baguette. À sa question je ne réponds même pas passant d’un visage à l’autre. Je suis perplexe. Mais si je pensais avoir tout vu c’est sans compter sur la réponse de l’esclave.

Votre Altesse? C’est quoi ce bazar? J’ouvre la bouche puis me ravise. Je ne peux pas simplement leur demander une explication. j’ai trop souvent eu l’exemple qu’il vaut se faire oublier que d’essayer de comprendre quand les choses sont bizarres dans ce bas monde
.

"Vous êtes en sécurité avec nous, désormais. Plus personne ne vous maltraitera, vous êtes votre propre personne."

Pfff ça y est là je suis carrément soupçonneuse… Comment des personnes que je n’ai jamais vues ni d’Eve ni d’Adam peuvent m’acheter pour me violer et me garantir que je ne serais pas torturé? À moins qu’ils estiment le viol comme un genre d’honneur qui me sera fait. Non mais c’est quoi ces gens tordus? Mon visage trahit surement tout de mes émotions. Je suis à la fois perdu abasourdis et écœurés. Je ne sais pas ce qui se passe mais je commence à me dire que plus vite je sortirais d’ici mieux ça vaudrait.

-Ma propre personne?

Je mets regardé comme s'ils étaient tombé sur la tête. Je leur dis alors la première chose qui me vient à l’esprit… Perdu entre envies de rire de leur folie et de pleurer ce que qu’il m’arrive.

- Ma propre personne est morte il y a de ça bien trop longtemps. Et elle aussi vivait dans un monde sur…

Je ne croyais pas à ce qu’ils racontaient;. Alors pourquoi osez-me rebeller au risque de souffrir davantage en les mettant en colère? Tout simplement parce que j’espérais en finir avant la punition. Me reste juste à trouver le bon moment.

Kathleen sourit à Lancel quand celui-ci essaya de réconforter Bella mais elle se rendit compte que la jeune fille n’avait pas l’air d’aller mieux. Peut-être ne se rendait-elle pas compte qu’elle venait de se faire sauver la vie et qu’elle doutait de ne plus être en danger. Kathleen pouvait le comprendre, elle avait affirmé qu’elle allait la faire violer. Son cœur se serra néanmoins quand elle comprit que Bella se sentait morte depuis qu’elle était traitée comme une esclave. C’était terrible de se sentir comme ça et la jeune princesse voulut aussitôt lui exprimer qu’elle ne devait plus s’en faire.

« Je sais que tu as peur, Bella, mais tu n’as rien à craindre de moi. Ni de personne dorénavant. Je t’ai rachetée pour te libérer. Je suis la fille d’Ariel et d’Eric, du royaume de la vallée qui se situe au bord de la mer. C’est là que nous nous rendons. Tu es désormais sous la protection de notre royaume et tu y seras en sécurité. Tu y seras accueillie comme une invitée et tu auras tes quartiers au château. Après, si tu veux t’en aller ailleurs, tu pourras, mais tu auras toujours ta place au château. »

Kathleen ne savait pas si Bella voudrait habiter définitivement au château de ses parents, mais cela n’avait pas d’importance tant qu’elle n’était pas maltraitée à nouveau. La pauvre enfant méritait mieux et surtout, elle méritait un peu de répit. Kathleen jeta un regard pensif vers la fenêtre où le paysage dérivait tranquillement.

« Nous ne devrions pas mettre longtemps à arriver au château. J’espère que tu seras d’accord pour y venir avec nous cette nuit, mais si tu as trop peur, je peux te déposer ailleurs. Cela dit, je n’aimerais pas que tu te retrouves sans protection. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. »

Lancel sourit à la jeune femme, se voulant rassurant.

- Vous pouvez faire confiance à Son Altesse, Mademoiselle. Je suis moi-même issu d'une autre terre, que j'ai dû fuir afin de pouvoir vivre libre d'être qui je voulais et d'être aux côtés de celle que j'aime. Le royaume d'Ariel et la famille royale m'ont accueilli à bras ouverts et désormais, je peux affirmer couler des jours heureux. J'ai choisi de servir Son Altesse en guise de reconnaissance mais je n'y ai pas été forcé. Le cauchemar est bel et bien terminé. Vous êtes libre, libre de redevenir celle que vous étiez, de la ramener à la vie ou alors de vous réinventer.

Il espérait ne pas lui faire plus de peine, il était plein de bonnes intentions mais avait toujours tendance à se montrer extrêmement maladroit. Il ne voulait pas la brusquer, lui faire croire qu'il se moquait d'elle. Elle sortait d'une situation à l'horreur innommable, il était normal qu'elle fusse sur la défensive ou fragile. Il aurait aimé parler de confiance mais il craignait que cela ne la froisse davantage. Alors, il en resta là, espérant que ses mots, aussi imparfaits fussent-ils, puissent la soulager un peu.

Je les regarde tous les deux essayer de me rassurer… Moue ils sont fous! Comme si j’allais tomber dans leur piège outil! Ils devaient être de ceux qui aiment voir une personne leur être reconnaissant et ensuite descendre aux enfers quand elle comprend qu’elle s’est trompé sur leurs comptes! Alors que les deux mettaient en avant leurs arguments pour me convaincre je notais tout ce qui ne collait pas dans leurs discours! Tout d’abord on me parle du royaume d’Ariel. Oui lui en particulier je ne le connais que mal mais on me parle de la princesse de ce royaume. Hors si je ne connais pas ce royaume je connais un peu sa princesse!

-Vous osez dire que vous êtes la princesse Kathleen… C’est marrant je la connais la princesse et je lui ai parlé il y a peu… Je pense que je l’aurais reconnu si elle était venue dans la maison où je vis… Vous ne lui ressemblez pas… et elle ne s’habillerait pas comme ça je pense…

Ben oui à quoi jouait-il? Ne savait-il pas que peu de temps avant on s’était parlé involontairement la princesse et moi? Je me demande de plus en plus avec quel fou je me trouve et ce que je risque réellement de subir si je reste avec eux… Non pas moyens il faut que je trouve une idée.

- SI j’ai le choix de partir… Pourquoi m’avoir racheté alors? Pourquoi dépenser une telle somme d’argent?

Je continuais à les faire parler. Mon but? Juste gagner du temps… je ne voulais pas rester mais si je descendais de suite de cette voiture ou irais-je? Je ne savais même pas où j’étais… Puis si ça faisait partie de leur plan pour que je ne sente libre mais en réalité ensuite me reprendre? Si je suis parano?

Avec les années d’expérience de torture que j’ai oui j’ai dû devenir un peu parano. Mais en même temps vous vous y croiriez, si un jour alors que toute votre vie est une succession de torture en tous genres, une personne inconnue se ruine ou presque pour soi-disant vous sauver la vie alors qu’elle vous a promis pire que toutes 5 minutes avant?

Je respire un grand coup… tente de garder mon calme pour rester maitresse de la situation.

Kathleen secoua la tête en souriant quand Bella mit en doute son identité. La méfiante jeune sorcière était tellement sûre de son malheur qu’elle ne pouvait voir sa chance de liberté quand elle se présentait. Mais Kathleen ne lui en voulait pas. Quand on n’avait connu que la violence, la trahison, l’esclavage, il était difficile de penser que les choses peuvent être différentes et qu’on peut enfin être libre, de penser qu’on pouvait rencontrer quelqu’un qui ne vous traitera pas comme de la boue ou comme une moins que rien. Kathleen comprenait parfaitement la réaction de Bella mais elle lui sourit franchement.

« Allons, Bella, regarde attentivement mon visage et on verra si tu ne me reconnais pas ! Crois-tu que j’allais porter mes vêtements de tous les jours pour venir t’acheter ? Ta maîtresse ne t’aurait vendue qu’à un tortionnaire, pas à une princesse bienveillante. J’ai dû me déguiser pour ça ! Je ne tenais pas à prendre le moindre risque. Si elle avait suspecté quoi que ce soit, je n’aurais jamais pu te sauver. »

Et Kathleen aurait mal supporté un échec, car le destin si terrible et si sombre de la pauvre sorcière la touchait en plein cœur. Ce cœur qui se serra un peu plus encore quand la jeune princesse entendit les propos de Bella. Elle ne pouvait croire que quelqu’un était prêt à payer pour la sauver, pour lui rendre la liberté. Les yeux de Kathleen se voilèrent d’une douleur qu’elle ne put cacher. Elle soupira avant de se tourner vers Lancel et d’échanger avec lui un regard lourd de sens. Puis, elle reposa son regard sur Bella et malgré la douleur que ressentait son âme, elle s’efforça de poser sur elle un peu de tendresse et ce fut d’une voix douce, mais légèrement fragilisée par la douleur, qu’elle répondit à sa question.

« Parce qu’il m’était insupportable de voir ainsi traitée comme une esclave. Personne ne mérite d’être traitée ainsi et je tenais à te donner la chance d’être enfin libre. L’argent n’a pas d’importance, quand on fait du mal à une jeune fille innocente comme toi, il faut réagir. Je n’aime pas mentir, ni trahir, vois-tu, mais j’aurais inventé toutes les tortures possibles pour que ta maîtresse accepte de te confier à moi sans plus jamais te rechercher. Aujourd’hui, je désires que tu te sentes libre et que tu saches que tu peux agir à ta guise, sans plus craindre qu’on te fasse du mal. »

Lancel n'ajouta rien, ne se sentant pas légitime dans le débat. Il comprenait les mots de la jeune sorcière, elle avait dû souffrir le martyr aux mains de ces horribles personnages! Ils avaient brisé en elle la notion de confiance. Et seule la princesse pouvait parvenir à la convaincre. Lui, pour Bella, il n'était qu'un inconnu, un suiveur. Il repensa à sa patrie. L'esclavage y avait été interdit, puni par la loi. L'est n'en faisait pas grand cas mais sur les terres qui l'avaient vu naître, si on pouvait marchander quelques aspects d'une vie humaine, on n'en marchandait pas l'essence même: la liberté. Pour une fois que ces contrées faisaient quelque chose de bien... Le regard que lui adressa sa suzeraine lui brisa le coeur. C'était un moment difficile mais nécessaire. Sauver Bella ne voulait pas seulement dire la libérer de ces tortionnaires. Sauver Bella, cela voulait aussi dire la sauver de quelque chose de plus pernicieux encore: ce qu'on avait réussi à lui faire croire.

« Allons, Bella, regarde attentivement mon visage et on verra si tu ne me reconnais pas ! Crois-tu que j’allais porter mes vêtements de tous les jours pour venir t’acheter ? Ta maîtresse ne t’aurait vendue qu’à un tortionnaire, pas à une princesse bienveillante. J’ai dû me déguiser pour ça ! Je ne tenais pas à prendre le moindre risque. Si elle avait suspecté quoi que ce soit, je n’aurais jamais pu te sauver. »

Pourquoi je l’écoutais encore parler? Parce que au fond c’était plus fort que moi! J’étais stupide mais je devais bien admettre que c’était tentant de la croire… Bien sur que je voulais être libre! Bien sur que je rêvais de pouvoir reprendre ma vie en main. Mais il ne fallait pas céder! Pourquoi? Parce que je savais que je ne me relèverais jamais d’une nouvelle déception! Alors non je ne devais pas prendre le risque de me laisser avoir! Mais un murmure fou dans ma tête me dit que foutu pour foutu autant tenter.

Alors sans même vraiment le vouloir je la regarde. Je n’espère pas grand chose mais je le fais quand même. J’ai peur! Très peur mais je le fais. Je me mord les lèvres! Est ce que c’est mon désir de la croire qui me fais voir ce que je vois ou est ce la réalité? Pendant un instant je ne sais que penser. Elle semble sincèrement peiné par la situation mais je reste encore perplexe. Pourquoi ferait-on ça pour moi? Je n’avais plus d’ami dans ce monde. Sinon pourquoi ne sont-il pas venu m’aider avant. Non j’étais seule alors pourquoi faire cela?

Je continue a l’écouter. Ma conscience me dit de me méfier et de ne pas la croire mais je ne résiste plus. Je suis sure de l’avoir reconnu! Promis j’en suis persuadé! Ma conscience me dit que je ne la reconnais que parce que j’ai envie que ce soit elle mais… Les larmes commencent a couler de mes yeux et je ne m’en rend pas compte. Je suis là muette a les regarder l’un et l’autre. Et si c’était vrai? Si j’étais finalement libre? Alors qu’est ce que j’allais devenir?

J’ai toujours rêver de ma liberté mais c’était tellement peu probable que je n’ai jamais envisagé ce que je ferais le moment venu.

-qu’est ce que… comment?… Je… Je;..

Oui je sais que je ne suis pas clair mais que voulez vous répondre … Je commençais a comprendre que j’étais libre! Je regarde par la fenêtre pour ne pas affronter le regard. Je me sentais soudain observé. Mes mains qui tenais mon journal dans le sac et ma baguette tremblaient. En vérité je risquais de lâcher cette dernière d’un instant a l’autre tant je tremblais mais là encore je ne savais pas quoi dire ou quoi faire. J’essayais de cacher mes larmes maintenant mais comment faire ça discrètement dans un carrosse?

Kathleen regarda Bella trembler sur sa baguette et le petit sac qu’elle transportait. Même si elle commençait, par miracle à croire en ce que Kathleen lui disait, il fallait être logique, il était peu probable qu’elle arrive à s’en convaincre, le croire fermement, l’assimiler et tout supporter en un instant. Peu de personnes le pourraient à ce point. La jeune princesse ne voulait pas la bousculer. De toute façon, ils avaient le temps avant d’arriver au château et Bella aurait le temps de poser toutes les questions qu’elle voudrait sur sa future vie. La princesse se contenta de poser une main douce sur celles, tremblantes, de Bella.

« Doucement, calme-toi. Je ne voudrais pas que tu te sentes mal. »

Elle sourit en regardant le sac dans lequel Bella avait dissimulé un mystérieux trésor. Elle était heureuse que la jeune fille ait pu emporter ce qui lui tenait visiblement très à cœur. Et elle fut aussi heureuse de savoir que durant toutes ces années difficiles la jeune femme avait pu conserver un objet qui avait dû être source de réconfort pour elle et lui permettre de surmonter toutes ces épreuves. Elle se demandait de quoi il s’agissait, car Kathleen était extrêmement curieuse, mais elle n’aurait jamais demandé à Bella de le lui montrer. Elle savait que la jeune fille l’aurait pris comme un ordre et non comme une demande de confiance. Toutefois, elle lui fit part de ce qu’elle ressentait.

« Ce que tu as mis dans se sac doit beaucoup te tenir à cœur. Je suis contente que tu aies pu le récupérer. Tu pourras faire ce que tu veux de ce sac. En réalité, je n’y tiens pas particulièrement. »

Lancel observait en silence les changements s'opérer en Bella. Il restait discret, n'étant pas trop insistant dans ses regards, pour ne pas la déranger ou briser ce moment particulier. Il voyait les yeux de la jeune sorcière se remplir de larmes qu'elle tentait de retenir et il combattait tous ses instincts pour ne pas lui tendre un mouchoir, de peur de paraître trop brusque, trop cavalier... Trop... Il ne savait pas comment définir cela, juste trop et cela gâcherait cette réalisation dans le coeur de la jeune femme qui comprenait que la liberté offerte par la princesse n'était pas une illusion, elle était réelle et elle pouvait désormais la sentir, l'effleurer et bientôt l'embrasser comme une vieille amie après une longue absence.

Libre! Je suis libre! Je n’en crois pas un mot! Mais pourtant c’est vrai! Comment pourrais-je jamais accepter cet état de fait! Je ne les regarde même plus! Je suis libre! Mes mains tremblantes je me dis que je rêve et je souhaite ne jamais me réveiller. Je pleure tant je n’en reviens pas. Mon carnet et ma baguette me tombent presque des mains.

Alors que j’essaie encore de comprendre ce qui se passe, je sens la main de la princesse sur la mienne. Par réflexe je la retire aussi sec. Je n’aime pas qu’on me touche! Voilà un fait clair au moins. La princesse me parle gentiment mais pourtant je me braque un peu a son contact. Je retiens mon souffle et il me faut plusieurs secondes pour enfin respirer de nouveau. Non décidément il ne faut pas me toucher!

Pour tenter de me détendre je me concentrais sur ce que me disait la princesse; si je tiens beaucoup à ce que contient ce sac? Ohhh oui plus que tout au monde! Je ne pourrais pas vivre sans … Enfin j’ai presque dû le faire mais je ne sais pas si je l’aurais supporté. Mes mains se crispent dessus quand elle le mentionne et me coeur se serre.

-Oui j’y tiens… Plus que tout ... c’est surement mon meilleur ami…

J’avais dit cela en regardant à nouveau dehors. Vous trouverez étrange surement de considérer un journal comme un ami mais il est le dernier cadeau offert par ma tante un peu folle et surtout il est le seul que j’ai encore avec elle. grâce à lui elle n’est pas tout à fait morte. Je sais que je dois le garder… Tous ces jours où je pleurais des mauvais actes commis par les maitres c’est le seul à qui je pouvais raconter mes malheurs sans craindre de punition. Le seul auquel je pouvais TOUT confier! oui il est vraiment un ami! a sa manière.

-Si je suis libre que vais-je faire? Comment vivre libre?

Quand Bella retira brutalement sa main de celle de Kathleen, la jeune princesse n’insista pas. Elle était tactile mais ne forçait jamais quelqu’un qui ne l’était pas à l’être avec elle. Et puis, à force de n’être touchée qu’avec brutalité, Bella avait sans aucun doute perdu l’habitude des contacts positifs. Kathleen serait là pour lui en donner si elle en avait besoin, mais elle ne lui forcerait pas la main. Elle ne le faisait jamais et elle ne commencerait pas aujourd’hui. Mais elle espérait que la jeune fille avait compris qu’elle n’était pas son ennemie. La princesse se refusait à être considérée comme telle par quiconque.

En revanche, elle commençait à s’ouvrir un peu et cela fit plaisir à la jeune femme qui l’écouta parler de l’objet qu’elle tenait entre ses bras. Un ami, voilà comment elle se le représentait. La jeune femme envisagea donc qu’il devait s’agir d’un journal ou alors d’une poupée ou d’une peluche à qui elle parlait, quelque chose qui lui venait probablement du passé. La jeune femme eut envie de partager un peu de la vie de la jeune fille et décida de laisser sa curiosité s’exprimer avec la prudence qui la caractérisait, toutefois, afin de ne pas la brusquer.

« Tu n’es pas obligée de me répondre, si tu n’en as pas envie, mais je suis curieuse. Quel est cet objet ? »

La question qui suivit cet échange brisa un peu plus le cœur de la jeune princesse. Bella ne savait même pas comment elle pouvait faire pour vivre sa liberté. Kathleen allait donc devoir lui apprendre cela aussi, lui apprendre comment on agissait quand on était son propre maître. Elle allait surtout devoir lui apprendre à respecter son propre être plus, infiniment plus, qu’elle ne le faisait pour ses anciens maîtres. Elle avait déjà dû l’apprendre à Lancel, par exemple, qui se trouvait dans le même cas qu’elle.

« Le plus important à savoir, c’est que tu as le droit d’être qui tu veux et que personne n’a plus le droit de te forcer à faire des choses que tu ne veux pas, du moins, dans le respect des lois, évidemment. »

Le droit d'être qui on voulait. Cette phrase trouvait un écho puissant en Lancel. Le droit de choisir sa voie, sa destinée, sa manière de vivre... Sans devoir affronter les foudres d'une famille toxique où on est juste un rouage dans la machine, où le patronyme prime sur le prénom, où la personnalité importe peu tant que l'on rengorge le nom de famille d'une gloire éternelle pour la postérité, où le bonheur personnel importait peu... Auprès de la princesse, il avait appris que le devoir envers sa famille et son pays ne signifiait pas forcément le sacrifice entier de sa propre félicité. Bella se rendait peu à peu compte qu'elle allait pouvoir avoir cette chance, la chance de réaliser ses envies, ses rêves, de voler de ses propres ailes sans avoir peur d'une nouvelle cage. Voir la liberté naître était un spectacle dont Lancel ne le lassait jamais.

Après avoir retirer ma main un peu brutalement des mains de la princesse on enchainait sur le contenu du sac. elle commençait par me demander si je tenais a son contenue et je ne put que répondre par l’affirmative. Je suis toujours de regarder dehors. Toujours ne train de me demander si vraiment je ne rêve pas… Vivre libre je n’y croyais tellement plus. La princesse revint sur le sujet et je finis enfin par tourner un instant mon regard vers mes interlocuteur… Bien que l’un d’eux soit particulièrement silencieux.

-Oh… il s’agit… il s’agit…

D’une main tremblante je sors le journal de son sac sans pour autant le lâcher. Je ne le donnerais a personne jamais. Mais bon je pouvais bien laisser mes sauveurs regarder la couverture non? Une fois sortit je le serrer tellement fort que les doigts sont blanc .

-Il s’agit d’un journal… la dernière trace d’un passé révolue depuis longtemps… le derniers souvenir d’une vie heureuse…

je finis par leur demander comment on fait pour vivre heureux dans ce monde. Voilà si longtemps que je ne l’ai pas été. Si longtemps que je me suis sentit détruite que je ne sais même pas comment on ressent le simple fait de vivre sans la peur des conséquences.

J’aurais donc le droit d’être qui je veux..; Mais voulais-je être? Il n’y a pas une heure je voulais être morte. En réalité voilà plusieurs année que je ne souhaite que cela. Alors qu’est ce que je pourrais bien être d’autre…

- Je ne veux être personne… Je ne veux rien en particulier… je ne sais plus qui je suis, me souvient a peine de celle que j’étais et ne pourrais jamais y revenir.

Kathleen savait que la notion de liberté faisait sens pour Lancel et qu’une fois au château, il pourrait aider Bella à appréhender cette notion de liberté afin qu’elle comprenne qu’elle avait le droit d’être qui elle voulait et d’agir comme bon lui semblait. Ce ne serait pas facile pour elle, mais comme il allait falloir qu’elle prenne conscience de sa liberté, c’était une bonne idée pour elle d’avoir Lancel pour l’épauler. Kathleen avait un peu trop tendance à prendre les gens blessée ou maltraités sous sa protection et il fallait alors leur apprendre la notion de liberté. Ce n’était pas facile.

La jeune princesse fut contente quand Bella accepta de lui confier la nature de l’objet qu’elle avait récupéré dans sa chambre avant de quitter sa maîtresse. Un journal intime. Kathleen savait qu’un journal pouvait être le meilleur des amis quand on n’en avait pas d’autre et qu’on était seul au monde. Elle était donc encore plus ravie que Bella ait pu le récupérer et elle ne regretta pas d’avoir fait des pieds et des mains pour qu’elle puisse l’emmener avec elle. Maintenant, elle pourrait avoir son ami tout en s’en faisant plein d’autres par ailleurs. Tout cela était très prometteur.

« Je suis contente que tu aies pu le prendre avec toi. J’espère que ta vie sera heureuse et que ce ne sera plus seulement un souvenir. »

Quand ils parlèrent à Bella de liberté, de pouvoir être ce qu’elle voulait, la jeune femme ne sembla pas savoir exactement quelle direction elle avait envie de prendre. Kathleen pouvait la comprendre. Elle était tellement habituée à ce que quelqu’un prenne toutes les décisions pour elle qu’elle ne savait plus les prendre pour elle-même, elle ne s’en sentait plus capable. Mais elle allait apprendre à le faire, cela viendrait avec le temps. Il fallait lui laisser du temps pour ces choses là.

« Sois patiente avec toi-même. Prends le temps. La liberté vient avec le temps ! »