Découverte PV: Kathleen, Feena et Matthieu

Quelques temps après avoir par hasard découvert que sa queue de sirène une fois sèche donnait place à deux jambes, la jeune sirène en fut tous d’abor grandement surprise et effrayait avant de sauter de joie. Elle qui était passionnait depuis si longtemps par le monde des hommes et rêve de pouvoir se mouvoir comme eux et passait une journée sur la terre ferme et découvrit tous ses secrets, trésors, habitudes, coutumes et habitants pouvait enfin réaliser son rêve, mais se n’était pas sans risque car a la moindre goutte d’eau sur ses jambes elle se retransformer en sirène c’est pour cela qu’avant de se rentrer sur la terre ferme elle rit toute les précaution requisse pour qu’aucun accident fâcheux ne lui arrive.

Tous d’abor elle se confectionna une tenue spéciale pour ses jambes qui lui permettre d’éviter qu’une seul goutte d’eau n’effleure ses jambes et ne la transforme durent sa sorti. Ensuite elle choisi une jolie robe toute simple et comme neuve qu’elle avait trouvé dans une épave avec tous se qui lui fallait et qu’elle fit sécher dans un endroit à l’ abri pour le grand jour. Apres cela elle s’entraina pendant quelques jours sur la place à se tenir debout sur ses jambes et a marcher sans tomber.

Une fois tous ses problème résolu et avoir tous planifier elle parti enfin a l’aventure et a la découverte du monde des hommes incognito.

Apres avoir quitter la plage elle s’empressa de rejoindre les chemins de terre et la route pour arriver quelques minutes plus tard en ville et de se mettre a tous regarder toucher sentir et observer se qui l’entourer d’un œil neuf, naïf intriguer et émerveiller.

Kathleen avait passé une agréable matinée à s’occuper de son petit jardin qui se trouvait derrière ses Appartements dans un coin isolé des jardins du château. Avec ce petit lopin, elle avait l’impression d’avoir un extérieur intime où personne ne venait la déranger et elle s’y trouvait parfaitement bien. Bien entendu, elle ne s’y rendait que si tous les devoirs de sa tâche se trouvaient effectués. Mais ce jour-là, elle avait eu le temps de s’en occuper une bonne partie de la matinée.

En milieu de matinée, par contre, elle dut s’interrompre pour se rendre au village et faire le tour, pour se montrer, comme disait sa mère. Sauf quand elle quittait le royaume, ses parents désiraient que son peuple la vît régulièrement. Ainsi, il savait que leur princesse prenait soin d’eux et s’intéressait à leurs désirs et besoins. Ca ne dérangeait pas Kathleen qui adorait se promener et qui n’avait aucune difficulté à reconnaître les atouts de chacun et chacune, ni les noms des membres de leurs familles.

Mais aujourd’hui, en arrivant au village, Kathleen eut une surprise de taille. Une jeune fille se promenait dans le village et elle crut reconnaître Feena. Mais elle se dit aussitôt que c’était tout à fait impossible. Feena était une sirène. Et à sa connaissance, ce n’était ni une demi-humaine, ni une sorcière et elle n’avait donc pas la faculté de Kathleen de changer de l’un à l’autre. Pourtant, en s’approchant, Kathleen ne put nier l’évidence. C’était bel et bien son amie qui se trouvait devant elle.

« Feena ! Mais, tu es humaine ? Que t’est-il donc arrivé ? »

Depuis qu’elle était arrivée en ville Feena n’arrêtait pas de passer de trottoir en trottoir, de boutique en boutique, de vitrine en vitrine et de marchand en marchand en posant plein de questions aux patrons, vendeurs de boutique ainsi qu’aux passants dans les rues pour apprendre le maximum de choses sur tout ce qu’elle voyait et lui plaisait ou non, que ce fût pour de la nourriture, des vêtements, des bijoux, des jouets…

Elle était comme une enfant émerveillée, intriguée et curieuse de tout dont le seul souhait, désir et jeu était d’en apprendre plus, encore plus, toujours plus.

Elle ne savait pas combien de temps elle allait pouvoir rester sur terre et apprendre et découvrir tous ce qu’elle voulait savoir sur le monde des hommes, mais cette première journée sur la terre était vraiment merveilleuse, à part et unique pour elle, c’était sûr, jamais plus de sa vie elle ne ressentirait une telle excitation, impatience, frisson et bonheur de toute sa vie.

La jeune femme était en pleine admiration devant une boutique de fleurs de toutes les couleurs et formes quand soudain une voix familière l’interpella, ce qui la fit sortir de sa rêverie et la surprit. Elle tourna son visage, regard et attention sur son interlocutrice avant qu’un grand sourire rayonnant et radieux ne se dessinât sur son visage en découvrant l’identité de son interlocutive qui n’était personne d’autre que Kathleen son amie, Princesse et fille d’Ariel et Erik qui gouvernaient ce royaume.

« Kathleen ?! »

Dit-elle avant de lui sauter dans les bras en éclatant d’un rire joyeux. Puis, elle la relâcha de son étreinte un instant plus tard avant de répondre à sa question et de lui expliquer ce qui lui était arrivé.

« Ho ! Kathy ! Je suis tellement heureuse de te voir et d’être ici, si tu savais, c’est un vrai bonheur pour moi ! La chance qui m’est arrivée, c’est une bénédiction, un véritable miracle, un cadeau du ciel ! Il y a quelques jours, j’étais confortablement installée sur un rocher près de la plage et de côté au soleil à observer les enfants jouer sur le sable quand soudain, à-cause du soleil, ma queue sécha et laissa place à ceci ! »

Dit-elle en indiquant ses jambes, en souriant et riant pour ensuite tourner sur elle-même et faire voler sa robe en même temps.

« Et donc me voilà, c’est formidable, tu ne trouves pas ?! »

Kathleen n’en croyait pas ses yeux et ses oreilles. Feena avait donc la possibilité de se changer en femme si sa queue de poisson séchait complètement. C’était quelque chose qui devait certainement arriver à n’importe quel membre du peuple d’Atlantica dans la même situation et c’était quelque chose dont elle allait devoir parler avec son grand-père la prochaine fois qu’elle irait lui rendre visite. Si les sirènes se mettaient à découvrir le monde des humains, cela pourrait vite devenir cacophonique.

« Je suis contente pour toi, tu avais tellement envie de visiter notre monde. »

Quelque chose vint soudain à l’esprit de Kathleen. Si Feena devenait humaine quand sa queue était sèche, le processus devait probablement s’inverser dès qu’une goutte d’eau touchait les jambes de la sirène devenue humaine. Or, l’eau ne manquait pas dans le royaume. La boue était pleine d’eau. De temps en temps, il pleuvait. Même le matin, les plantes étaient couvertes de rosée. Son amie y avait-elle seulement pensé ? Kathleen supposa que oui, car Feena n’était pas écervelée, mais elle préféra s’en assurer.

« Mais comment fais-tu s’il pleut ? »

Feena écouta les paroles de félicitation et d’inquiétude de son amie concernant sa transformation et métamorphose non contrôlée et soudaine en cas de contact d’eau sur ses jambes et ses pieds, ce qui la referait redevenir automatiquement une sirène sans crier gare. Fort heureusement, elle était espiègle, naïve, têtue et curieuse, mais elle n’était pas bête, elle avait tous prévu et mis en ordre pour sa première sortie et balade sur la terre, ce qu’elle s’empressa de dire à Kathleen et de la rassurer par la même occasion.

« Oui ne t’inquiète pas, j’y ai pensé. Je me suis confectionné une tenue spéciale sous ma robe qui recouvre bien chaque partie de mes jambes et mes pieds pour éviter ce genre d’accident ! Je serais bien avancée sinon ! Si je me transformais ici ! »

Dit-elle dans un grand sourire enchanté et rayonnant à son amie tout en lui faisant un clin d’œil complice !

« D’ailleurs maintenant que tu es là et que nous nous sommes retrouvées, tu voudrais bien me servir de guide ?! Et me faire découvrir et visiter ton beau et vaste royaume s’il te plaît. !?»

Demanda-t-elle à la jeune femme d’un air suppliant et de chien battu en faisant entrecroiser ses doigts et ses mains qu’elle porta prés de son visage et de son cœur dans un léger petit sourire.

Kathleen ne put s’empêcher de louer la présence d’esprit de son amie. Se fabriquer une combinaison complète de protection pour ses jambes et ses pieds, il fallait y penser. Au moins, pas une goutte de rosée du matin ne pourrait toucher les jambes de la jeune sirène devenue humaine. N’empêche qu’elle allait devoir bientôt se rendre à Atlantica pour voir tout ça avec son grand-père. Cela donnait une dimension au peuple des sirènes qu’aucun d’eux n’avait encore envisagé.

Feena la supplia de lui faire visiter le royaume, mais ce ne serait pas possible dans l’immédiat. Elle pouvait l’emmener avec elle dans sa tournée du village, mais la tournée, elle devait la faire. Mais plus tard, elle pourrait toujours lui en montrer davantage. Elle accorda un sourire à celle qui était sur le point de devenir sa protégée du jour et se promit de rendre ses séjours sur terre les plus inoubliables possibles. Elle jeta un coup d’œil aux magasins alentours et comme personne ne les remarquait, lui fit sa proposition.

« Pour le moment, je dois faire le tour des village environnants pour m’assurer que mon royaume et ses habitants se portent bien. Tu peux m’accompagner en guise de demoiselle de compagnie si tu veux. »

Son amie ne put s’empêcher de lui sourire devant sa maniabilité et son sens du détail et de la prudence consistant à confectionner une tenue qui protégerait ses pieds et ses jambes pour éviter qu’une seule goutte d’eau n’effleure sa peau, ce qui la ferait redevenir instantanément sirène.

Après cela, Feena demanda a la jeune princesse de lui faire visiter son royaume d’un air suppliant qui amusa beaucoup son amie. Elle lui répondit gentiment qu’elle ne pouvait pas pour l’instant car elle avait des obligations et devoirs à tenir avant, mais que si elle voulait, elle pouvait l’accompagner dans sa tournée des villages comme une demoiselle de compagnie, ce qui fit sourire la jeune sirène qui accepta avec joie et enthousiaste l’invitation de son amie.

« Ho ! Oui, avec plaisir ! Par contre, c’est quoi une demoiselle de compagnie ? »

Kathleen éclata de rire devant l’enthousiasme et la naïve question de Feena. Pourtant, elle savait pertinemment qu’il n’y avait aucune demoiselle de compagnie au royaume d’Atlantica. Elle aurait dû se douter qu’il n’y avait aucune possibilité pour que Feena comprît ce dont elle était en train de parler. Pourtant, la sirène ne s’en offusquait pas et posait innocemment cette question sans aucun apriori. C’est ce que Kathleen appréciait chez Feena, son innocence et sa touchante spontanéité. Elle ferait sans doute merveille auprès des enfants du village.

« Comme le suppose la dénomination, une demoiselle de compagnie tient compagnie à la personne de qui elle est la demoiselle. En pratique, cela signifie que tu me suivras partout et, en ce qui concerne la promenade, que tu bénéficieras de toutes les attentions dont je bénéficie. C’est généralement perçu comme un grand honneur. Néanmoins, je suppose que cela dépend de la royale personne auprès de qui l’on travaille. »

Elle ponctua sa remarque d’un sourire et d’un clin d’œil. Ensuite, elles se mirent en route. Kathleen avait un objectif précis dans ce village. Elle tenait à visiter une famille dont, la dernière fois qu’elle était venue quelques jours auparavant, le plus jeune enfant, âgé de trois ans, était malade. Kathleen avait fait le nécessaire pour qu’un guérisseur de renom vienne visiter l’enfant et tenait à s’enquérir de ses nouvelles. Quand elle entra, elle fut accueillie aussitôt par la mère de la petite malade.

« Bonjour, Madame. »
« Oh votre Altesse daigne nous revisiter, quel honneur ! »
« Je vous présente ma demoiselle de compagnie, Feena. »
« Mademoiselle, je vous souhaite la bienvenue dans notre maison. »
« Comment se porte la petite Sophie ? » demanda Kathleen, après que Feena eût répondu.
« Princesse Kathleen ! »

Kathleen réceptionna dans ses bras une fillette blonde qui ne devait pas avoir plus de trois ou quatre ans. Elle était fraiche comme la rose et ses yeux luisaient d’une vie nouvelle comme si elle n’avait jamais eu de fièvre.

« Elle se porte bien mieux, ainsi que vous le voyez. C’est bien grâce à vous Altesse, merci. »
« Je n’ai fait que mon devoir, Madame, » répondit Kathleen, l’enfant toujours dans les bras. « Ne manquez-vous de rien au village ? Je peux demander qu’on vous fît porter un peu de nourriture supplémentaire. Ou du bois pour votre feu. »
« C’est la belle saison, notre jardin regorge de légumes et les bêtes donnent œufs et viande. Vous n’avez rien à craindre pour nous, Altesse. Nous en avons même assez pour aider les plus démunis du village nous-mêmes. »
« Parfait. N’hésitez pas à envoyer un émissaire au palais si cette situation venait à changer, n’est-ce pas ? »
« Oui, Altesse, merci, Altesse. »

Kathleen discuta quelques minutes avec la fillette qui l’entretenait de propos d’enfants tels que les jeux ou les autres enfants. Kathleen se montra patiente et douce et ne reposa l’enfant qu’après lui avoir promis une grande journée de jeux de plages pour elle et tous ses amis du village. L’enfant en parut réjouie. En sortant de la maison, Kathleen ne put s’empêcher de laisser couler quelques larmes sur ses joues, le regard tourné vers le ciel.

« Dieu merci ! Quand je l’ai vue la dernière fois, j’ai tant craint qu’elle ne s’en sorte pas. Mais elle est sauvée. Quel soulagement, oh oui ! »

Kathleen ne put s’empêcher de rire devant sa question remplir d’innocence et de pureté, elle n’avait pas penser qu’à Atlantica, les demoiselles de compagnie n’existaient pas sous l’océan. Elle se mit alors àt lui expliquer ce qu’était une demoiselle de compagnie, son rôle et les privilèges auxquels elle avait droit. La jeune sirène ne comprit pas tout ce que son amie lui avait expliqué, mais elle avait capté le plus important.

« Ho ! Je vois ! D’accord ! Alors, je suis ta demoiselle de compagnie ! »

Dit-elle dans un grand et doux sourire à son amie princesse pour ensuite se mettre en route avec elle .Elles finirent par arriver devant une petite maisonnette toute mignonne qui abritait une gentille petite famille, dont la mère et la plus jeune petite fille qui, d’après ce que lui avait raconté Kathleen était tombée très malade, il y avait peu de temps et dont elle s’était occupée afin qu’elle soit soignée par un bon médecin de la région, étaient seules à la maison. Aujourd’hui, elle venait prendre de ses nouvelles.

En arrivant, la jeune princesse et elle-même furent accueillies à bras ouverts par la mère de la jeune enfant malade avant que Kathleen ne la lui présente. La femme lui souhaita la bienvenue avec chaleur et sourire, ce qui toucha beaucoup la jeune sirène qui rendit son sourire à la jeune femme avant de la remercier.

« Bonjour Madame ! Merci de votre accueil ! »


Par la suite, Kathleen discuta un moment avec la jeune mère avant que la petite fille dont elle était venue prendre des nouvelles, vînt les rejoindre, debout et en pleine forme.

« Ho ! Qu’elle est mignonne ! »

Dit-elle d’une voix douce accompagnée d’un sourire chaleureux. Par la suite, elles restèrent un peu plus longtemps à discuter avec la mère et la fille avant de se retirer. Une fois à l’extérieur, la jeune princesse se mit à verser des larmes de joie et soulagement, les yeux au ciel, pour exprimer son soulagement et son bonheur devant l’état de santé de la petite fille, ce qui surprit légèrement Feena, mais qui la fit sourire car elle savait que Kathleen était une personne aux grandes qualités de cœur.

« Je comprends ce que tu ressens. On se sent tellement mieux et plus léger quand on peut tendre la main aux gens qui en ont le plus besoin ! »

Kathleen baissa les yeux vers Feena quand celle-ci lui répondit relativement à l’enfant sur le sort de qui elle était rassurée. Elle savait très bien que son amie la comprendrait et partagerait son soulagement comme elle aurait partagé sa crainte dans le cas où elle aurait su avant la maladie de la pauvre fillette. Kathleen passait son temps à parcourir les villages mais elle n’oubliait jamais le nom d’un enfant ni son état de santé. Elle n’hésitait jamais à visiter une famille qui n’était pas prévue si elle apprenait qu’un de ses membres n’était pas en pleine santé et à leur apporter son soutien.

Feena et Kathleen visitèrent quelques familles supplémentaires du village approximant le château. Tous assurèrent à leur princesse que leur famille se portait bien et ne manquait de rien. Satisfaite de ces paroles, Kathleen entraîna Feena plus loin dans les terres, s’éloignant de la mer en espérant que la jeune sirène ne se sente pas mal en s’éloignant des océans qui lui étaient familiers. Elle approcha des terres nouvelles et à l’orée de ces terres, elle se tourna vers Feena.

« Nous sommes ici sur les terres du comte Matthieu de Kentburry, je t’en ai déjà parlé je crois. C’est un sorcier, comme moi. Verrais-tu un inconvénient à ce que nous lui rendions visite en son château ? »

Après cela, les deux jeunes filles reprirent leur chemin pour rendre visite et prendre des nouvelles d’autres familles et personnes dans le besoin dans le même village. Feena restait toujours auprès de son amie durant ses courtes visites, heureuse, mais aussi un peu intimidée et très impressionnée par Kathleen dans son devoir de princesse qu’elle était loin de s’imaginer ainsi. D’ailleurs, comment aurait-elle pu, elle qui avait jusqu'à ce jour, passé sa vie et ses journées au fond de l’océan, à gambader, s’amuser et explorer les épaves des navires qui avaient sombrés tout au fond de l’océan pour trouver et récupérer tous ce qu’elle pouvait qui venait du monde des hommes pour les rajouter à sa collection dans sa grotte secrète.

Plus tard, dans la matinée, Kathleen et Feena s’éloignèrent un peu de la ville et de la mer, ce qui intimidait un peu Feena mais l’excitait encore plus et piquait sa curiosité au vif. Certes étant seule, elle ne se serait jamais éloignée et aventurée aussi loin pour la première fois, mais avec la jeune princesse à ses côtés, elle n’avait rien à craindre.

La jeune princesse lui expliqua alors où elle l’emmenait, sur les terres du Comte de Kentburry, un ami à elle, sorcier, dont elle lui avait déjà parlé durant une de ses visites à Atlantica, lui demandant si cela ne la gênait pas qu’elles aillent toutes les deux lui rendre une petite visite de courtoisie à son château.

« Oui ! Je m’en souviens, tu m’en a déjà parlé une fois, de ce Matthieu ! Pourquoi ne pas aller le voir comme cela, je verrai à quoi il ressemble ! Et je serais très heureuse de rencontrer et faire la connaissance d’un de tes amis ! »

Dit-elle en lui offrant un grand sourire rempli de douceur, chaleureux et lumineux.

Kathleen était ravie que Feena ne vît pas d’inconvénient à rendre visite à Matthieu de Kentburry. Cela faisait un bon moment qu’elle n’était pas allée le voir car quand elle faisait un tour des villages, elle ne pouvait se permettre de visiter aussi les maisons des nobles au risque d’y passer la journée. Elle faisait donc une visite de noble par semaine. Et chaque noble devait attendre un peu pour la revoir. Elle venait de décider que ce jour-ci serait le tour de Matt, puisqu’elle avait une amie à lui présenter.

Elle se présenta donc au château et quand elle fut en présence de son ami, se jeta dans ses bras. Elle était tellement heureuse de le revoir. Elle ne put, par contre, saluer Pauline, la jeune sœur de Matt, qui avait actuellement quatorze ans et étudiait à Poudlard.

« Je suis tellement contente de te revoir, Matt. Je te présente Feena, une grande amie. Elle est ma demoiselle de compagnie pour la journée. »

Elle se rappela que Matthieu lui avait demandé des nouvelles de la petite Sophie la dernière fois qu’il était venu au château pour un entraînement avec Lancel. Matt était capitaine de la garde personnelle de Kathleen.

« Au fait, je suis allée voir la famille de Sophie. La petite va beaucoup mieux. »

Matthieu de Kentburry se sentait seul dans son grand château, malgré ses domestiques et malgré tout le peuple qu’il y avait sur ses terres. Il ne se sentait pas plus heureux que lorsqu’il allait à ses entraînements. Que ce fût Lancel Lannister, le colonel de la Garde, les autres capitaines, ou les soldats dont il avait la responsabilité, leur franche camaraderie, le courage et la volonté dont ils faisaient preuve rendaient Matt fier d’appartenir à ce groupe et cela le distrayait de son ennui. Par ailleurs, rien ne lui faisait plus plaisir que la venue de l’été et le retour de sa chère sœur.

Mais aujourd’hui, il ne s’ennuierait pas autant. Sa meilleure amie, Kathleen, la princesse du royaume qui l’avait accueilli depuis maintenant trois ans avec sa petite sœur, venait lui rendre visite. Il savait que s’il considérait la jeune fille comme son amie la plus précieuse, elle en avait d’autres qui lui étaient bien plus précieux que lui. Matthieu Emrys, en particulier, était son plus proche confident, presque un frère. Matt ne pourrait jamais, il en était conscient, rivaliser avec ce jeune Jedi qu’elle connaissait depuis l’enfance. Mais il se contentait simplement d’être ce qu’elle attendait de lui. Ca lui suffirait.

Elle arriva accompagnée d’une jeune fille au regard étrangement curieux, mais particulièrement jolie. Son visage, particulièrement, lui donnait à réfléchir. Il lui rappelait celui qu’il avait vu, huit ans auparavant, sur le visage d’une jeune sirène de dix ans, justement l’été où il avait rencontré son homonyme. Mais ce ne pouvait être elle, elle n’était, de toute évidence, pas une sirène. Attendant qu’elle lui fût présentée, il serra dans ses bras son amie de toujours.

« Je suis si content de te voir, moi aussi. Bienvenue chez les Kentburry ! »

Quand Feena lui fut présentée comme une amie de Kathleen et son actuelle demoiselle de compagnie, Matthieu lui attribua aussitôt le rang de jeune fille de la noblesse, du fait de son statut de demoiselle de compagnie de la princesse. Il lui baisa donc la main comme il se devait de le faire, mais ne put s’empêcher d’ajouter à ses salutations un sourire charmeur et quelques propos non moins charmants.

« Je suis enchanté de faire votre connaissance, Miss. Je vois que Kathleen sait choisir ses amies parmi les plus ravissantes des jeunes personnes. Vous honorez ma maison par votre présence. »

Kathleen lui parla soudainement d’une enfant qui avait été récemment malade et pour laquelle son amie s’était beaucoup inquiétée. il fut enchanté de savoir qu’elle se portait mieux et se tourna vers Kathleen en affichant un sourire où laissait transparaître un évident soulagement.

« Quelle magnifique nouvelle. Tu ne pouvais m’en apporter de meilleure ! »

En arrivant sur les terres du jeune homme, Feena et Kathleen se dirigèrent vers l’entrée principale, indiquant leurs présences et arrivées en sonnant à la porte avant qu’on ne leur ouvrît quelques minutes plus tard et que Kathleen ne se présentât au domestique lui demandant d’indiquait son arrivée et visite auprès du Comte.

Le domestique les fit alors entrer avant de les mener jusqu'à son maître et d’annoncer leur venue au jeune homme qui en fut grandement surpris, mais heureux tout comme la jeune princesse qui, en apercevant le visage de son ami s’empressa de courir vers lui avant de lui sauter dans les bras, un grand sourire sur le visage pour exprimer sa joie de le revoir, tout comme lui, d’ailleurs.

Feena, elle, était restée un peu en retrait et silencieuse à cause de sa timidité et pour ne pas gêner les retrouvailles des deux amis qui la firent légèrement sourire et rire, car cela lui rappelait comme elle accueillait son amie chaque fois qu’elle venait à Atlantica pour rendre visite à son grand-père et lui donner aussi l’occasion de la voir, de parler et de passer une journée avec elle en parlant de tout et de rien.

Par la suite, Kathleen la présenta au jeune Comte de Kentburry en indiquant son nom et son statut social à ses côtés comme demoiselle de compagnie pour la journée. Une fois présentée au jeune homme, elle s’inclina doucement et respectueusement avant de lui présenter ses hommages.

« Heu ! Bonjour, Monsieur le Comte, je suis enchantée et très honorée de vous être présentée. »

Dit-elle d’une voie douce, respectueusement, mais aussi un peut timide, et gênée avant que l’homme ne s’avance vers elle et ne saisisse sa main dans la sienne pour y déposer un baiser dessus, ce qui la surprit et la fit légèrement rougir. C’était bien la première fois qu’on lui faisait cela, elle avait l’impression de vivre une des scènes illustrée dans des romans et livres qu’elle adorait feuilleter.

Après cela, le jeune homme posa sur elle un sourire et regard charmeur pour ensuite exprimer sa joie et son honneur de lui être présenter, pour la complimenter en lui disant que sa seule présence honorait sa maison. Elle n’avait pas tout compris aux paroles du jeune Comte, mais ce dont elle était sûre, c’était que c’était loin d’être une mauvaise chose. De plus, ses compliments, paroles et gestes la firent rougir un peu plus et troublèrent son cœur qui s’amusait à jouer du tambour dans sa poitrine.

« Heu... ! Tout le plaisir est pour moi, Monsieur... ! Mais je vous en prie, appelez-moi Feena ! »

Dit-elle, toujours d’une voix aussi douce, timide gênée et chaleureuse que précédemment, malgré son trouble. De plus, elle ne savait pas pourquoi mais en regardant attentivement le visage du jeune Comte, celui-ci lui sembla étrangement familier, mais elle ne savait pas pourquoi.

Par la suite, Kathleen annonça au jeune homme sa visite chez la famille qu’elle avait visitée en premier et dont la plus jeune des enfants était malade, pour le rassurer sur l’état de santé de celle-ci. Matthieu en fut grandement soulagé tout comme la jeune Princesse et fit sourire légèrement Feena sans qu’elle ne les interrompe.

L’enthousiasme de Matthieu était toujours le même, il n’avait pas changé. Il était vraiment adorable quand il s’agissait d’accueillir des personnes qu’il appréciait. Kathleen s’était toujours sentie protégée et en sécurité avec Matthieu dans la Garde. Même si Lancel était un parfait garde du corps, le fait d’avoir un sorcier dans la garde ne manquait pas de rassurer la jeune princesse sur la sécurité de l’ensemble des convois que la garde escortait. Au moins, un peu de magie pourrait les aider en cas de problème.

A-peine lui eut-elle présentée Feena qu’il se mit à jouer les charmeurs. Elle aurait dû s’en douter. Ce n’était vraiment pas une bonne idée d’amener une étrangère dans son château, surtout aussi mignonne, innocente et naïve que Feena. La rougeur de ses joues et la vivacité de son regard montraient bien que Matt pourrait facilement arriver avec ses fins avec elle. Or, ce n’était pas une coquette comme on peut en voir et qu’on peut aisément avoir et renvoyer à ses pénates. Feena était une jeune fille attachante et précieuse. Il n’y avait qu’un seul moyen pour lui faire comprendre sans offusquer Feena la particularité de la jeune fille.

« Feena vient d’Atlantica, Matt. C’est une de mes amies de là-bas. Elle est exceptionnellement humaine et compte profiter de cet état pour se promener un peu dans le royaume. »

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Pas touche, Matthieu, elle n’est pas pour toi, elle n’est que de passage. S’il ne se montrait pas raisonnable, elle se chargerait de lui tirer les oreilles. Elle retrouva néanmoins son sourire lorsqu’il manifesta son soulagement. Il y avait des moments où il était aussi sentimental qu’elle. Ca arriverait même très souvent. Elle hocha la tête à la fois pour confirmer ce qu’il lui disait mais également pour montrer qu’il la touchait énormément.

Kathleen savait que ce qu’elle était sur le point de faire risquait de faire de la peine à Matthieu, mais il était temps de repartir, ou du moins, il ne fallait plus tellement tarder. Le voyage qu’entreprenait Kathleen allait lui prendre du temps et il fallait qu’elle quitte les terres de Matt avant le repas de midi. Elle regarda Feena, puis son ami, avec un maximum de douceur. Et elle se demanda comment elle allait faire pour trouver le courage d’ajourner leur visite.

« Nous allons devoir partir… je dois encore visiter plusieurs familles avant de déjeuner. »

Matthieu avait encore de l’effet sur les dames, la situation actuelle le démontrait. La petite Feena avait impeccablement succombé à son charme ravageur. Mais n’était-il pas logique que ce fût le cas ? Après tout, la petite était sujette au charme des hommes et du charme, Matthieu en avait beaucoup. Mais la petite Feena n’en était pas dépourvue non plus et il semblait particulièrement évident au jeune comte qu’elle ne se rendait même pas compte du charme qu’elle dégageait. Ceci ne la rendait que plus mignonne.

Néanmoins, la révélation de Kathleen lui fit ouvrir de grands yeux de stupéfaction. Il comprenait maintenant la naïveté et l’innocence de la jeune créature. Elle était une des sirènes d’Atlantica en visite exceptionnelle. Kathleen ne lui avait pas caché sa véritable nature et il avait même eu l’occasion de la voir revêtir son costume de sirène le jour où elle avait ressenti un irrépressible besoin de le faire dans le lac de l’école. En effet, dès que Kathleen restait trop longtemps sans se changer en sirène, elle déprimait.

« Je comprends. Eh bien, Mademoiselle Feena, bienvenue sur la terre ferme. J’ose espérer que votre petite aventure vous plaira. »

Il lui offrit un sourire plus tranquille et gentil que précédemment, afin de ne pas l’effrayer. Puis, il se tourna vers Kathleen qui l’informa que leur visite ne pourrait pas se prolonger plus longtemps. Il ressentit comme un déchirement. Ils s’étaient vus si peu de temps et puis, il ne supportait pas de rester seul dans ce château. C’était une véritable torture pour lui. Il était tellement perdu dans cet immense château pour lui tout seul, les domestiques n’étaient pas des compagnons de jeu idéaux.

Matthieu n’était pas habitué à la solitude. Pour aussi loin qu’il se souvînt, il avait toujours eu quelqu’un près de lui. Sa famille, en premier lieu, même s’il ne s’entendait pas avec eux. Ils représentaient pourtant une présence qui était toujours là pendant ses vacances et pendant sa petite enfance. Il pouvait jouer avec son frère et sa sœur, et passer du temps avec eux. Et puis, pendant l’année, il y avait eu Poudlard, ses camarades de chambre, Kathleen, bien entendu, avec qui il passait tout son temps.

Et puis, il avait quitté l’école, adopté sa sœur et était venu habiter les terres que Kathleen lui avait offertes. Mais Pauline était à Poudlard, son frère et sa famille au village Mim, et Kathleen était maintenant énormément prise par ses obligations royales. Matthieu se sentait vraiment de plus en plus seul et il désespérait d’avoir un peu de compagnie. Il jeta un regard à Feena et eut soudain une idée. La visite des villages n’était pas quelque chose d’amusant mais la compagnie de Feena pourrait peut-être le distraire un peu.

« Déjà ! Je comprends que tu aies des obligations, mais Feena doit vraiment t’accompagner ? Elle pourrait rester avec moi. Je jure que je me conduirai convenablement, nous nous promènerons, nous bavarderons, nous déjeunerons ensemble et tu reviendras la chercher ce soir. Qu’en dites-vous, Feena ? »

Quand Kathleen remit le jeune homme à sa place, gentiment, avant de lui expliquer d’où Feena venait, qui elle était et pourquoi elle était là, cela surpris grandement le jeune Comte qui ne s’attendait sûrement pas à cela et ouvrit de grands yeux ronds sur elle et la jeune Princesse. Cela surprit à son tour la jeune sirène, ces grands yeux bleus écarquillés et surpris sur elle et son amie, qui la mettait un peu mal à l’aise et la faisait rougir.

Elle avait du mal à comprendre les réactions et paroles de tout ce petit monde à cet instant. Les discussions entre les gens, ici, étaient plus compliquées et complexe qu’elle ne l’aurait imaginé, les gestes et coutumes étaient complètement différents de ce qu’elle avait appris, ce qu’elle connaissait et s’imaginait. Malgré son appréhension, sa gêne, son angoisse, une légère peur et un léger trouble, elle appréciait cette première journée sur la terre, les gens qu’elle avait rencontré et ce que lui avait fait découvrir Kathleen. Elle en avait déjà vu et découvert plus que ce qu’elle cette imaginait et espérait en si peu de temps et la journée était loin d’être terminée.

Après s’être remis de sa surprise, le jeune homme prit un visage plus tranquille et doux envers elle et Kathleen avec toujours un sourire avant de rassurer son amie sur ses intentions. Il comprenait le sens de ses paroles. Il posa ensuite son attention sur Feena et lui souhaita à nouveau la bienvenue sur terre, déclarant qu’il espérait que ce qu’elle avait déjà vu et découvert lui avait plu pour sa première journée, la jeune Feena lui offrit alors, à son tour, un sourire avant de répondre à ses paroles.

« Je vous remercie encore, Monsieur le Comte, de votre gentillesse et bienveillance envers moi et puis-je vous rassurer sur le fait que je passe une agréable journée et un agréable moment avec Kathleen qui m’a fait découvrit et voir en si peu de temps plus que je ne l’aurais imaginé pour ma première visite et balade sur terre ? »

Après ces paroles, Kathleen s’excusa auprès de son ami avant de lui annoncer leur départ imminent car elles avaient encore beaucoup de route à faire et de personnes à voir, ce qui attrista et peina énormément le jeune Comte dont le regard se voila de tristesse, contrairement au moment ou elles étaient arrivées.

Cela surprit et peina le cœur de la jeune sirène de lire cette mélancolie dans les beaux yeux bleus du jeune homme. Elle voulait dire ou faire quelque chose pour le réconforte et le rassurer comme Kathy le faisait avec les villageois et familles qu’elles avaient visités plus tôt, mais elle ne savait pas comment faire, ce qui l’attrista avant que le jeune Comte ne prenne la parole demandant et proposant à Kathleen qu’elle reste en sa compagnie toute la journée pour lui faire voir et visiter les alentours, promettant de se tenir bien et qu’elle pourrait venir la rechercher le soir. Puis, il demanda son avis et accord à Feena d’un regard suppliant et rempli d’espoir.

Feena était loin de s’attendre à une telle proposition. Elle avait très envie d’accepter l’invitation du jeune homme, mais ne savait pas si elle devait ou pas. Elle ne le connaissait pas après tous, mais il avait l’air tellement gentil et doux. De plus, c’était un ami de Kathleen alors, elle n’avait sûrement rien à craindre. Elle posa son regard sur Kathleen et Matthieu à tour de rôle avant de dire :

« Heu ! Je ne sais pas… ? Pourquoi pas... ! Je ne sais pas... ? Q’en penses-tu, Kathy ? »

Matthieu avait compris ce qui soulagea grandement Kathleen. Elle n’avait pas envie de le voir s’embarquer dans une attitude qui gênerait Feena et la placerait dans une situation compliquée. Elle ignorait quels étaient les projets de Feena à long terme, mais même sa mère ne pouvait vivre longtemps sans tremper les pieds dans l’eau. La différence, c’est que ni elle ni Kathleen ne se transformait en sirène à son contact. Feena ne pourrait pas rester humaine très longtemps, pas sans ressentir un manque évident.

Elle fut par ailleurs particulièrement attristée quand elle vit le regard de son ami. Elle s’y attendait. Matt n’était pas quelqu’un de facilement triste quand ils étaient à Poudlard, mais elle était consciente qu’ici, il devait se sentir un peu seul. Elle savait qu’en plus de son emploi à la Garde de la Princesse, il faisait régulièrement le tour des villages de ses terres comme elle le faisait elle-même. C’était une bonne chose et il semblait avoir des contacts positifs avec le peuple de ses terres.

Elle fut également surprise, quoique beaucoup moins, par sa proposition à l’égard de Feena. Et en y songeant, c’était sans-doute l’option la plus agréable pour la jeune sirène qui ne serait pas obligée de la suivre partout. Kathleen avait une entière confiance en Matt, surtout maintenant qu’il avait pris conscience de la situation et qu’il savait qu’aucun avenir n’était possible entre Feena et lui. Par ailleurs, il était respectueux et gentil et Feena n’aurait pas à souffrir de la situation.

« C’est toi qui choisis, Feena. Je n’ai pas l’intention de te forcer à faire quoi que ce soit. Que tu restes ou que tu m’accompagnes, je sais que tu seras en sécurité et c’est, à mes yeux, tout ce qui importe. »

Matthieu sourit en voyant la jeune Feena lui répondre avec tant de gentillesse et lui parler avec tant de naturel de sa journée qui, à son grand aise, semblait se dérouler à la perfection. Au moins, elle passait un bon moment et vu qu’elle était loin de son élément et un peu en tourisme ici, c’était mieux qu’elle s’y amusât. En même temps, il était difficile de passer un mauvais moment avec Kath, sauf si on était empli de mauvaises intentions auquel cas mieux valait ne pas l’approcher.

Matthieu fut ravi de constater que Feena ne semblait pas opposée à l’idée de passer un peu de temps avec lui. Il espérait singulièrement que Kathleen ne poserait pas son veto. Il avait tellement envie d’avoir un peu de compagnie ce jour là. Il savait qu’aucun entraînement n’était prévu. D’ailleurs, Lancel rendait certainement visite à sa belle. Et il lui serait agréable d’avoir quelqu’un pour bavarder et pour se distraire en tout bien tout honneur. Jamais il ne ferait quoi que ce fût contre une âme innocente.

A son grand plaisir, Kathleen ne mit pas son veto et ne fit aucune opposition à l’égard de la suggestion de Matt consistant à laisser Feena ici. Bien entendu, elle n’acceptait pas non plus de façon automatique. Après tout, Kathleen était une princesse éclairée, tout le monde le savait. Non, la jeune princesse n’obligerait pas Feena à demeurait auprès de son ami mais elle la laisserait choisir. Et Matthieu ne pouvait qu’être ravi que la décision fût laissée entre les mains de Feena.

Devant sa question, Kathleen lui laissa le libre choix de poursuivre sa route avec elle ou de rester ici avec Matthieu si le cœur lui en disait, la rassurant sur le jeune homme et la confiance qu’elle avait en lui pour sa protection. Dans ces condition, Feena se mit à réfléchir pendant quelques minutes, pesant le pour et le contre avant de prendre sa décision finale.

Elle avait très envie de rester avec le jeune homme pour lui tenir compagnie, le connaître un peu mieux et pour s’en faire un ami car, à part Kathleen, elle ne connaissait personne ici bas sur terre, c’était l’occasion ou jamais, mais d’un autre côté, elle ne voulait pas laisser et abandonner la jeune Princesse qui s’était occupée d’elle depuis qu’elles s’était croisées en ville. Elle jeta à nouveau un bref coup d’œil à Kathleen et Matthieu avant de donner sa réponse.

« Heu ! D’accord ! Et bien dans ce cas, je crois que je vais rester ici, tenir compagnie à Monsieur de Kentburry ! Mais ne crois pas que je t’abandonne ou que je préfére sa compagnie à la tienne ! Enfin, ne prenez pas mal mes paroles, Monsieur le Comte, ça me fait très plaisir de passer un peu de temps en votre compagnie et…Ho ! Je ferais mieux de me taire ! Je suis ridicule là ! »

Dit-elle en baissant légèrement la tête, toute gênée et rouge devant les deux jeunes gens, quid devaient beaucoup rire de son comportement.

Bien qu’elle la connût, Kathleen n’avait aucune idée de quelle serait la décision que la jeune sirène prendrait. Elle ne connaissait pas très bien Matthieu, mais Kathleen était persuadée qu’elle appréciait déjà sa compagnie. De toute façon, il fallait bien avouer que Matt était quelqu’un de gentil et qu’il était difficile de ne pas l’aimer. Mais d’un autre côté, Feena était loin d’être une fille expansive et la timidité pourrait peut-être l’emporter sur son envie de rencontrer et de passer du temps avec un garçon mignon et gentil.

Quand elle prit la décision de passer la journée avec Matthieu, en tentant de calmer le jeu pour ne froisser personne, Kathleen sourit, quelque peu amusée. Elle s’avança et releva la tête de Feena d’une main douce. Quand son regard croisa celui de sa jeune amie, elle lui adressa un sourire doux et bienveillant, à seule visée de rassurer la petite sirène sur le fait qu’elle n’avait blessé personne par ses paroles et qu’elle était tout à fait enchantée qu’elle accepte de distraire son ami qui s’ennuyait.

« Mais non, tu n’es pas ridicule du tout. Ne t’en fais pas, j’ai très bien compris. Tu as un grand cœur, Feena. »

Il était temps pour Kathleen de partir. Elle ne devait pas attendre trop longtemps si elle voulait avoir le temps de faire tout ce qu’elle avait à faire. Elle sourit gentiment à ses amis et alla déposer un bisou sur la joue de Matt. Elle lui pinça les joues.

« Sois sage avec Feena ! »

Elle se tourna ensuite vers sa petite sirène d’amie et s’en approcha, le sourire aux lèvres. Elle la serra fortement dans ses bras et lui déposa un tendre baiser sur le front. Le sourire aux lèvres, elle l’encouragea à son tour.

« Ne t’inquiète pas, tu ne risques rien ici. Je viens te chercher ce soir. Si Matthieu n’est pas sage, n’hésite pas à l’assommer, d’accord ! »

Elle ponctua sa phrase d’un petit clin d’œil.

Matthieu poussa un soupir de soulagement en entendant Feena accepter sa proposition. Il ne s’embêta pas de son cafouillage et un grand sourire étira ses lèvres pendant que Kathleen allait consoler la petite sirène aux grands yeux qui lui rappelait un petit oisillon tombé du nid. Il était tellement content de ne pas avoir à passer l’après-midi tout seul qu’il aurait pu danser de joie sur place. Mais il se retint. Il ne voulait pas effrayer la pauvre Feena qui devait déjà être inquiète de rester là sans Kathleen.

« Oh oui, un grand cœur, Merci, Feena, merci de tout cœur. »

Kathleen s’approcha ensuite de lui et l’embrassa sur la joue. Matthieu la toisa d’un regard amusé comme si c’était la première fois qu’elle faisait ça et non, comme c’était le cas, comme si elle le faisait systématiquement. La jeune sorcière lui intima ensuite d’être gentil avec Feena, ou plus exactement d’être sage avec elle. Matthieu savait exactement ce que ça voulait dire. Il se contenta d’afficher un sourire sage et de ne pas se montrer trop enfantin pour qu’elle ne pensât pas qu’il prenait les choses à la légère.

« Je te promets d’être parfaitement comme il se doit avec ton amie. Tu peux avoir une totale confiance en moi. »

Kathleen alla ensuite saluer Feena en l’embrassant sur le front. Elle avait tout d’une parfaite maman et Matthieu se dit qu’elle mériterait vraiment de trouver quelqu’un de génial et de faire un joli petit héritier ou une charmante héritière au royaume d’Ariel. Mais il ne put s’empêcher de manquer s’étouffer quand Kathleen autorisa Feena à lui taper dessus.

« Comment ça, m’assommer ? Mais il n’en est pas question, je ne suis pas d’accord, moi ! »

Une fois Kathleen partie, Matthieu se tourna vers Feena, un sourire de gamin plaqué sur son visage. Il était particulièrement heureux d’avoir quelqu’un pour occuper l’après-midi et il avait bien l’intention d’en profiter à fond.

« Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Je peux vous emmener promener dans la campagne ! Ou vous faire visiter la maison. J’ai aussi une salle de jeux. Oh et une bibliothèque aussi. Et puis, on peut aussi aller dans la salle d’entraînement. Je peux vous montrer quelques tous aussi ! Qu’est-ce que vous avez envie de faire ? Choisissez, Feena ! »

Voyant son air gêné, troublé et perdu, Kathleen se mit à sourire doucement à la jeune fille car elle trouvait sa réaction trop mignonne et touchante. Elle s’avança alors vers elle pour relever doucement son visage doux et souriant, pour la réconforter et la rassurer avant de le lui dire qu’elle n’était pas ridicule, loin de là. Kathleen comprenait sa décision de rester et de tenir compagnie à son ami et lui disait qu’elle avait un grand cœur, ce qui la surprit, mais la fit sourire et la rassura avant que le jeune Comte ne confirme les dires de la jeune princesse sur elle, ce qui la fit légèrement rougir.

Par la suite, Kathleen se prépara au départ mais avant, elle s’approcha du jeune homme, lui offrant un sourire et un baiser sur la joue pour ensuite lui pincer celles-ci et le remettre en garde sur son comportement envers Feena, par rapport auquel le jeune Comte s’empressa de rassurer son amie et la jeune sirène sur ses intentions et comportements irréprochable envers Feena.

Rassurée sur sce point, la jeune Princesse se retourna vers son amie Feena qu’elle serra doucement dans ses bras avant de l’embrasser sur le front gentiment, la rassurant encore une fois sur Matthieu en qui elle avait entièrement confiance. Elle lui dit qu'elle la lui confiait pour la journée, promettent de revenir la rechercher le soir-même et que si Matthieu ne se comportait pas en gentleman avec elle, elle autorisait la jeune femme à le frapper, ce qui fit protester le jeune Comte et qui fit beaucoup rire Feena même si elle savait qu’elle en était incapable.

« D’accord  Kathy ! »

Sur ce, la jeune femme reprit la route de son devoir, laissant les deux jeunes gens seul à seul en tête à tête. Après le départ de Kathleen, Matthieu lui proposa divers endroits et activités à faire et à visiter dans un sourire et une attitude enfantins qui firent sourire et amusèrent beaucoup la jeune sirène.

«  Heu ! Je ne sais pas ! Ce qu’il vous plaira, Monsieur le Comte ! »

Matthieu promit à Kathleen de se comporter parfaitement avec sa jeune amie et Kathleen sut aussitôt qu’elle pouvait lui faire entièrement confiance. Matthieu avait compris les enjeux et il savait ce que voulait ou ne voulait pas son amie pour la sirène. C’était vrai qu’elle avait tendance à surprotéger ses amis, mais en l’occurrence, Feena était très, voire trop innocente, et il n’était pas question qu’elle subisse les difficultés de la vie trop rapidement. Kathleen ne le tolérerait pas.

Feena, quant à elle, sembla légèrement amusée par la réplique de Kathleen et surtout par la véhémente protestation de Matthieu qui fit éclater de rire, non seulement Feena mais également Kathleen. Elle calma progressivement son rire et afficha un sourire un peu provoquant en toisant son ami.

« Sois sage et tu ne risqueras rien. »

Après ces émouvants au-revoir, Kathleen sortit de la pièce, puis du château et partit vers d’autres horizons, d’autres familles dans le besoin, d’autres villages, elle partit faire son tour de princesse, en finalité.

Quand Kathleen autorisa Feena à lui taper dessus, la jeune sirène eut l’audace de lui dire qu’elle était d’accord alors qu’il protestait contre cette vive injustice. Il n’était absolument pas d’accord, et il tenait bien à ce que ça se sache. D’ailleurs il protesta avec véhémence, mais cela ne sembla intéresser personne. Il bougonnait dans son coin quand Kathleen lui rétorqua qu’il n’avait qu’à être sage. Il fronça les sourcils, se redressa, se mit en avant et se gonfla d’importance avant de répondre :

« Je suis toujours sage ! »

Une fois Kathleen partie, Matthieu fit le détail de toutes les activités qu’ils pouvaient faire. La liste n’était pas exhaustive car Matt se contenta de dire ce à quoi il pensait et il ne pensait pas à tout, mais Feena sembla gênée par tout ce qu’il proposait et suggéra de choisir lui-même l’activité. Matthieu afficha un air à la fois surpris et déçu. Lui qui espérait pouvoir faire plaisir à la jeune femme n’allait visiblement pas obtenir gain de cause. Pourtant, il essayait de la mettre à l’aise. Peut-être allait-il trop vite.

« Eh bien, je ne sais pas… il doit bien y avoir une chose que vous rêviez de faire quand vous étiez sirène, non ? Une chose que vous ne pouviez pas faire et dons vous rêviez ? Il n’y en a pas ? »