Une journée de bonheur

Les propos de Feena commencèrent par attendrir le cœur du jeune homme, mais très vite, il ressentit un peu de tristesse quand elle commença à évoquer la courté de ce voyage. Il était vrai qu’une seule semaine de liberté lui avait été accordée, et cela, Matthieu l’avait oublié. Cela signifiait qu’elle allait repartir le lendemain et Matt n’en avait pas envie. Mais quand il comprit qu’il était fort possible que la jeune fille ne revienne jamais, la tristesse envahit son cœur. Il était ainsi possible qu’il ne la revoit plus jamais. Après lui avoir donné son cœur. Non, ce n’était pas possible.

« Vous ne reviendrez plus ? Jamais plus ? »

Sa voix tremblait et il n’était pas capable de se concentrer sur autre chose. La seule qui le réveilla fut la verve de Feena contre Cersei, cette vie, cette façon de s’emporter que Matthieu trouvait particulièrement belle. Souriant à-travers sa douleur, il savoura cette passion qu’il voyait dans son cœur pur. Si bien que quand elle s’excusa, il secoua aussitôt la tête.

« Non, ne vous excusez pas. C’est beau que d’être passionné par la justice et la liberté comme vous l’êtes. Vous devriez être fière de vous. »

Et je ne vous en aime qu’infinimant plus, songea-t-il. Mais il ne le dit pas.

La sirène remarqua l’expression de trouble et de tristesse et la voie tremblante d’émotion de Matthieu à l’idée de ne plus la revoir après ses dires et son départ et retour à Atlantica, dans quelques heures, Feena n’étant pas sûre d’avoir le droit et l’accord pour pouvoir revenir à la surface et auprès de lui aussi bien sur terre que dans l’eau prés des côtes et de la plage, alors qu’ils venaient tout juste de se retrouver et s’avouer leurs attachement et amour mutuels. Cette idée était insupportable, impossible à imaginer et une vraie torture pour le jeune Comte, mais Feena avait plus d’un tour dans son sac et même si on lui interdisait de revenir à la surface et sur la terre ferme pour revoir le jeune homme, elle finirait toujours par trouver un moyen de le rejoindre et braver les interdits comme elle faisait encore aujourd’hui, quitte à ce que cela lui apporte des ennuis et ne provoque la colère de son Roi.

Pour rassurer et apaiser les craintes du jeune homme face à ses parole précédentes, la jeune femme se rapprocha de lui doucement avant de prendre avec douceur et délicatesse l’une des mains de son compagnon dans la sienne qu’elle serra tendrement, ses yeux saphir plongés dans les siens en arborant un sourire et de le lui dire d’une voix douce et réconfortante, remplie d’amour et de tendresse.

« Ne craignez rien, Matthieu ! Nous nous retrouverons, je vous le promets et plus tôt que vous ne le pensez, je ne laisserai personne me séparer et m’éloigner de vous bien longtemps ! »

Sur ces paroles, elle déposa un tendre et affectueux baiser sur le front de son bien-aimé, toujours avec le sourire, avant que celui-ci ne lui avoue son admiration face à sa réaction forte face à l’injustice, la menace et le chantage auxquels était confronté Lancel depuis quelques temps, lui disant qu’elle pouvait être fière d’avoir un esprit et désir passionné de paix et de justice, qui était admirable à ses yeux, ce qui surprit la jeune sirène avant qu’elle ne rougisse légèrement face a ses propos et compliments qui la touchaient droit au cœur.

« Merci Matthieu, vos paroles me touchent énormément ! »

Etonnamment, la jeune sirène ne semblait aucunement manquer de confiance en elle et avoir la certitude qu’un jour, elle et Matthieu se reverraient, quand bien même on le lui interdirait. La témérité de la jeune femme l’effrayait un peu dans le sens où il ne voulait surtout pas qu’il lui arrive malheur. Cependant, il n’avait aucun moyen de s’assurer de sa sécurité et à moins qu’il ne parvint à la convaincre de ne pas prendre de risques, mais il doutait d’y parvenir. Et puis, il doutait d’en avoir envie également.

« Mais ne craignez-vous donc pas le courroux de ce roi dont on me dit qu’il possède d’extraordinaires pouvoirs ? Je suppose qu’il ne doit pas être si méchant au fond puisqu’il a accepté le mariage de sa fille et du prince Eric, mais… »

Il prit la jeune femme dans ses bras et la serra fortement avant de déposer sur son front un doux baiser. Il l’aimait tellement, il ne voulait pas la perdre, et sa fougue et son emportement naturels pour ce en quoi elle croyait était tout à fait charmants et attendrissants. La gardant entre ses bras alors qu’elle lui disait que ses propos la touchaient remplit son cœur de joie et de douceur. Il ferma un instant les yeux, puis la regarda et leva son menton afin de croiser son regard. Déposant un léger baiser sur ses lèvres comme une caresse, il lui fit un tendre aveu dans un murmure.

« Je vous aime, Feena. »

Feena ne put s’empêcher de sourire face à l’inquiétude de Matthieu concernant le Roi Triton et la sanction que celui-ci pourrait lui infliger s’il découvrait sa désobéissance pour venir le voir.

« Ne craignez rien ! Le Roi Triton n’est pas méchant, bien au contraire, il est parfois sévère, mais juste et jusqu'à aujourd’hui, il n’a jamais fait le moindre mal à ses sujets. Tout le monde l’aime et l’admire à Atlantica, même moi… Pour tout vous dire, le Roi Triton m’apprécie beaucoup, non seulement parce que je suis l’un de ses sujets et la meilleure amie de sa petite fille, mais aussi parce que je suis la première chanteuse de l’orchestre royal tenu et dirigé par Sébastien, son conseiller ! Je suis très connue et appréciée pour cela à Atlantica, mais aussi pour mon caractère bien trempé et rêveur qui en désespère beaucoup ! Je vagabonde et pars souvent à l’aventure, seule, dans des endroits et zones interdits, je sais que je ne le devrais pas ! Mais c’est tellement plus amusant et excitant que de rester à mener une petit vie bien tranquille dans la cité où il n’y a rien a faire et où on me sollicite sans cesse et… »

Elle n’eut le temps de dire un mot de plus que le jeune Comte la saisit dans ses bras avec douceur et tendresse avant de la serrer tout contre lui puis de déposer un délicat baiser sur son front comme elle, il y avait un instant.

Cette action et ces gestes et marques d’affection et de tendresse à son égard la surprirent dans un premier temps et la firent rougir légèrement, mais la réconfortèrent et l’apaisèrent aussi beaucoup. Elle était si bien, ainsi, dans les bras du jeune homme, serrée tout contre son torse fort et musclé d’où elle pouvait entendre et ressentir les vibrations et battements du cœur qui battait la chamade, tout comme le siens, ce qui la fit légèrement sourire avant de passer et déposer ses propres bras autour de la taille du jeune Comte qu’elle referma sur lui avec douceur et délicatesse, profitant l’un comme l’autre de cette étreinte commune un petit moment, les yeux clos.

Un instant après, celui-ci la fit reculer légèrement de lui pour pouvoir l’admirer, passer une main douce et délicate sous le menton de sa belle, le levant et plongeant son regard dans le sien sans dire un mot pour ensuite rapprocher son visage doucement du sien et effleurer ses lèvres aussi doucement qu’une caresse dans un baiser avant de lui murmurer son amour.

Ses gestes, regards, baisers et aveux, enchantaient et faisaient battre son cœur et tout son être d’une douce, tendre et chaude joie et bonheur qui l’envahissait entièrement et faisait naître en elle des mélodies d’amour qu’elle avait beaucoup de mal à ne pas exprimer en chantant.

« Je vous aime, Matthieu ! »

Après cet aveu, elle se permit d’effleurer les lèvres du jeune homme dans un doux et tendre baiser innocent et maladroit qui révélait son inexpérience, mais qui était quand même charmant et rempli d’amour et d’attention.

Matthieu n’avait jamais rencontré le grand-père de Kathleen. Il ne le connaissait pas, même s’il le regrettait et avait souvent pensé qu’il apprécierait de faire sa connaissance. Et si l’on en croyait les propos de Feena, c’était confirmé. Il fut pris d’une tendresse rêveuse tandis qu’elle lui parlait de ce qu’elle faisait à Atlantica. Il l’imagina dans un spectacle de chant, en tant que soliste et il éprouva soudainement le désir de l’entendre chanter, de connaître la musicalité de la voix de celle qu’il aimait.

« Cela doit être merveilleux de vous entendre chanter… »

Feena semblait s’ennuyer à la Cité d’Atlantica, ce qui expliquait qu’elle visite de nombreux endroits mais toutefois pas toujours des lieux aussi sécurisés qu’il le faudrait, et par ailleurs elle ne se faisait pas tellement bien voir de la population sirène en faisant cela. Matt fronça légèrement les sourcils, un pli d’inquiétude se dessinant sur son front.

« Il ne faut tout-de-même pas vous mettre en danger, ma chérie », lui dit-il doucement.

Feena répondit à sa déclaration par une déclaration tout aussi tendre et affectueuse. Matthieu entraîna doucement vers l’étage dans la bibliothèque qui offrait une vue magnifique sur les terres des Kentburry, laissant les serviteurs s’occuper de nettoyer la table. S’installant avec elle dans un fauteuil, admirant l’extérieur, il se mit à rêver aux possibles futurs.

« J’aimerais vous garder pour toujours… »

Après leur discussion et leurs tendres aveux, le jeune Comte lui demanda d’être prudent et de ne pas se mettre en danger en se rendant dans des endroits et lieux risqués mais qu’elle aimait tant explorer que plutôt vivre une vie routinière dans la Cité d’Atlantica où elle était sans cesse sollicitée pour les autres sirènes qui l’admiraient pour ses prestations de chant dans l’orchestre royal. D’ailleurs, cela donna envie au jeune homme d’écouter et d’entendre la jeune sirène chanter, ce qui la fit sourire.

Hors de l’orchestre, le seul endroit où elle chantait était dans sa grotte secrète, c’était là qu’elle trouvait l’inspiration pour ses chansons dans ce monde de rêve qu’elle s’était créé et qui lui était inaccessible, du moins c’était ce qu’elle croyait jusqu'à aujourd’hui.

Aujourd’hui, elle avait une autre source d’inspiration, qui était l’amour qu’elle ressentait pour le jeune sorcier qui la faisait rêver, vibrer et battre son cœur et ses sentiments au plus profond d’elle.

Elle n’eut le temps de dire un mot que son compagnon la fit se lever avec lui doucement avant de quitter la salle à manger, l’entraînant jusqu'à l’étage vers la bibliothèque, où il s’installa avec elle sur un fauteuil, en face d’une grande fenêtre qui laissait paraître et s’entendre sous leurs yeux les terres des Kentburry, ce qui fit sourire et rêver la jeune sirène, tout comme son bien-aimé, qui formula son vœu de la garder avec lui pour toujours, ce qui était aussi ce qu’elle désirait le plus à présent, mais qui était plus difficile à réaliser.

« Moi aussi j’aimerais rester à vos côtés pour toujours, Matthieu ! Et j’espère de tout mon cœur que cela sera possible un jour ! Et en attendant, j’aimerais vous offrir cette chanson ! »

Dit-elle, avant de fermer légèrement les yeux et de se mettre à fredonner doucement d’une douce mélodie puis de se mettre à chanter.

https://www.youtube.com/watch?v=kseZjgHg3Nw

Matthieu était enchanté que Feena partage ses douces pensées et ses désirs. Même si ce n’était pas d’actualité, il demeurait persuadé qu’un jour, s’ils le voulaient tous les deux, ils obtiendraient justice pour leur amour et finiraient par être heureux ensemble. Il ne pourrait rien souhaiter de mieux pour eux. Après tout, il était un des meilleurs amis de Kathleen et quand on était proche d’elle, on ne pouvait pas faire autrement que de croire au pouvoir de l’amour, c’était comme ça.

Quand la jeune sirène commença à chanter de sa douce voix de soprano, Matthieu était soudain muet de stupeur et d’admiration. Il songea que Feena avait peut-être le même pouvoir que les sirènes des légendes, à savoir hypnotiser les hommes. Mais sa jeune sirène préférée n’était pas dangereuse. Elle était tel un ange qui chantait pour lui et là, il ne pouvait plus rien dire, rien faire que de savourer ce moment précieux, et de profiter de la présence de la jeune femme dans sa vie.

Le chant de Feena avait, certes, un pouvoir bien spécifique, mais pas celui de charmer les hommes comme il était écrit et décrit dans les livres et légendes concernant sa race, non, son chant à elle redonnait espoir et réchauffait les cœur d’amour et de bien-être comme les rayons d’un soleil printanier, frais, doux et tendre comme une caresse, qui apaisaient un cœur en détresse.

C’était la première fois qu’elle chantait pour quelqu’un volontairement, contrairement à Atlantica et la jeune sirène fut heureuse que ce soit pour son premier amour, qui lui apportait tout ce qui lui avait manqué jusqu'à aujourd’hui.

Quand elle arriva au terme de sa chanson, elle rouvrit doucement les yeux sur le jeune sorcier, le regard plongé dans le sien, avec un large sourire doux et tendre, rempli d’amour et d’affection sur le visage.

Matthieu se laissa envahir par le doux son de la mélodie chantée par Feena. C’était une belle musique qui parlait de choses positives et merveilleuses. Et le son de cette voix le faisait se sentir extrêmement bien. Il ne s’attendait pas à ce que cela lui fasse autant de bien. Feena ne lui avait pas manipulé le cœur et l’âme, mais elle possédait de toute évidence un don, un pouvoir dans cette voix magique qu’elle lui offrait sans aucune contrepartie. C’était un cadeau merveilleux.

Quand elle cessa de chanter et que leurs regards s’accordèrent sur le même ton, il vit son sourire et lui offrit un sourire aussi sincère et tendre que celui de la petite sirène. Puis, son sourire se fit malicieux et il s’avança vers un piano qui savait jouer automatiquement de ravissantes mélodies. Il se tourna vers la sirène.

« Vous savez ce que je fais après le chant ? »

Il appuya sur un bouton et une musique apaisante se fit entendre, un jeu de piano particulièrement harmonieux et doux. Revenant sur la jeune fille, Matt l’entraîna aussitôt dans une valse tendre et romantique. Il croisa son regard et murmura d’un ton enjôleur :

« Je danse… »

Après qu’elle ait fini de chanter sa chanson, le jeune Comte rouvrit les yeux sur elle, la gratifiant d’un sourire et regard aussi doux, tendres et sincères que les siens, restant ainsi un petit moment les yeux dans les yeux à s’observer sans rien dire ni bouger.

Au bout de quelques minutes, le jeune sorcier déposa sur sa bien-aimée sirène un regard et sourire malicieux qui intriguèrent la jeune sirène qui n’eut le temps de prononcer un mot que son bien-aimé se leva du sofa où ils étaient installés, se dirigeant vers le piano de la bibliothèque avant de reporter son attention sur elle en lui demandant, si elle savait ce qu’il aimait faire après le chant.

« Non quoi donc ? » demanda-t-elle d’un air un peu surpris avant que Matthieu n’appuie sur une des touches noires et blanches du piano qui se mit à jouer une douce musique apaisante tout seul, ce qui surprit encore plus la jeune sirène. Puis, elle comprit comment la piano pouvait jouer seul, c'était sûrement un des tours de magie du jeune sorcier.

Cela fit sourire et légèrement rire la jeune femme, avant que son bien-aimé ne revienne vers elle, saisissant sa main dans la sienne avec douceur et délicatesse. Puis, il la fit se lever du sofa pour l’entraîner ainsi avec lui dans une valse tendre et romantique qui la surprit, mais l’amusa aussi beaucoup.

Alors c'était cela danser ! C'était merveilleux, encore plus qu’elle ne l’avait imaginé. C'était sa première danse en temps qu’humaine sur des jambes et des pieds, cela aurait pu être une catastrophe, mais ce fut l’inverse, elle s’était tellement entraînée et avait tellement rêvé et imaginé ce moment qu’on aurait pu croire qu’elle avait fait cela toute sa vie. De plus, elle était guidée par Matthieu, l’homme qu’elle aimait, alors comment cela aurait-il pu se passer mal ?

Elle était tellement bien, heureuse et s’amusait tellement qu’elle avait l’impression de flotter sur un nuage.

La valse se poursuivit pendant quelques minutes, pendant lesquelles Matthieu put contempler le sourire plein de joie et d’amusement de Feena. Il sut aussitôt que c’était un bon moyen de la distraire. Il avait vaguement le souvenir qu’elle lui ait dit n’avoir jamais dansé, et il semblait que sa première expérience en la matière lui plaisait. C’était donc une récompense sans égal pour le sorcier qui décida que cette valse ne serait que la première danse de l’après-midi. Après tout, Kathleen ne devait pas revenir avant le soir. Ils avaient donc tout le temps de s’amuser. Aussi, quand ils eurent terminé de valser, Matthieu s’avança de nouveau vers le piano et se tourna vers sa bien-aimée.

« J’espère que vous n’avez pas trop la tête qui tourne ! Ca ne fait que commencer ! »

Sur ces mots, il appuya sur un bouton qui commandait le jeu d’une musique au rythme bien plus entraînant. Attrapant ensuite la main de Feena, il lui montra des pas plus dynamiques, puis il la lâcha et commença à se trémousser devant elle, se demandant si elle allait le suivre ou non sur son délire dansant.

« Ce genre de musique est faite pour s’amuser et faire le fou. Allez-y, lancez vous ! »

La valse qu’elle partage avec le jeune homme se poursuivit encore pendent quelques minutes avant que celle-ci ne s’interrompe avec leurs derniers pas et sons du piano. Aussitôt, le jeune sorcier la relâcha de son étreinte avant de se précipiter à nouveau sur l’instrument de musique portant son regard et attention à nouveau sur elle en lui disant qu’elle espérait qu’elle n’avait pas le tournis car cela était loin d’être fini.

La jeune sirène n'eut le temps de dire un mot que son compagnon pressa à nouveau une des touches noires et blanches du piano qui se mit à nouveau à jouer un air de musique seul, mais plus animé et entraîné que la précédente, ce qui la fit sourire de plus belle avant que son cavalier ne vienne la rejoindre et ne commence à danser devant elle et lui montrer ainsi par la même occasion les pas de danse de cette musique, qui la fit rire.

Après lui avoir montré les pas, le jeune homme lui expliqua que cette musique et ces pas étaient plus pour s’amuser, faire les fous et rire qu’autre chose avant de l’encourager à en faire de même.

« D’accord ! Je vais essayer ! »

Elle souleva alors un peu les volant de sa robe pour voir ses pieds et ne pas se les prendre dedans avant de se lancer, au début hésitante et pas très sûre d’elle, elle prit vite le rythme et les pas et se mit à rire et à danser inconsciemment et insoucieusement, d’un air gracieux et rayonnant tellement elle s’amusait.

Feena se mit à se trémousser en suivant l’exemple de Matthieu qui l’encouragea autant qu’il le put. Elle avait l’air de beaucoup s’amuser, ce qui était le but de la manœuvre. Matthieu finit par lui attraper les mains et par tourbillonner avec elle pendant quelques minutes. Puis, il la lâcha et se trémoussa devant elle comme un fou pour la faire rire. Il attrapa soudain le tournis et vacilla un peu avant de tomber sur les fesses. Par terre, il éclata alors de rire devant le ridicule de la situation.

« Je n’ai vraiment pas mon pareil pour me mettre dans des situations embarrassantes ! »

Il se releva et alla éteindre la musique, avant de tourner un regard plein de joie vers Feena qui avait l’air mi-inquiète, mi-amusée. Il lui offrit le plus convaincant et le plus assuré de ses sourires pour la rassurer sur le fait qu'il n'était pas blessé.

« En tout cas, voilà ce que c’est que de danser. Cela vous plaît ? »

Après quelques minutes à danser sur la musique jouée au piano en suivant à la lettre les pas que le jeune sorcier lui avait montré et enseigné, celui-ci vint la rejoindre, saisissant ses mains dans les sienne avant de la faire tournoyer avec lui, ce qui la surprit et la fit grandement rire et sourire avant qu’ils ne dansent individuellement chacun de son côté.

Le jeune Comte se permit de se défouler et faire le pitre devant elle pour la faire rire, ce qui porta ses fruits, la jeune sirène riait tellement, elle en avait cessé de danser, ne pouvant plus se concentrer sur les pas, la musique et la danse, tellement les pitreries du jeune homme la faisaient rire.

Par la force des choses, cela donna le tournis à Matthieu qui en tomba à la renverse sur les fesses sur le sol de la bibliothèque, ce qui eut pour effet de stopper le fou rire de Feena qui, d’un regard inquiet et écarquillé se précipita vers son bien-aimé avant de s’agenouille devant lui pour voir s’il n’avait rien.

« Ha ! Matthieu !? Vous allez bien ? »

Le jeune sorcier se mit alors à rire de plus belle en se moquant de se propre bêtise, chute et gaminerie, pour ensuite se relever, rejoignant le piano avant d’appuyer sur l’une des touches de celle-ci, ce qui eut pour effet d’arrêter la musique.

Une fois cela fait, le jeune homme reporta son attention sur sa chère petite sirène, en la gratifiant d’un sourire et regard rassurant et plein de joie, pour lui montrer et prouver que malgré sa légère chute, il allait bien et n’avait rien de cassé, ce qui porta ses fruits auprès de la jeune femme qui se releva à son tour du sol avec le sourire et l’air rassuré.

Matthieu lui demanda alors son avis sur sa première expérience et pas de danse en sa compagnie. Dans un léger sourire et douce voix, elle le lui répondit.

« Oui beaucoup ! Merci infiniment ! Je ne pensais pas que la danse pouvait être aussi amusante que sérieuse ! »

Matthieu était vraiment content de voir que Feena s’était beaucoup amusée pendant le temps où il lui avait appris à danser. La petite sirène ne connaissait rien des plaisirs de la surface et il essayait de lui faire passer une journée la plus formidable possible. Au vu de son sourire et de sa joie, Matt songea qu’il ne s’en sortait pas trop mal. S’approchant d’elle, il la serra dans ses bras fortement et de tout son cœur. Il était tellement heureux de l’avoir là tout près de lui, et ne voulait pas penser qu’elle ne serait bientôt plus là.

« Je suis si heureux de vous savoir heureuse. »

Ils poursuivirent l’après-midi avec des activités aussi diverses que variées et qui devaient, pour Matt, rythmer une journée tendre et douce entre amoureux. Il désirait que jamais la petite sirène n’oublie cette journée auprès de lui. Elle était celle qu’il aimait et il voulait qu’elle le garde dans son cœur. Là où elle allait, il y avait des hommes-sirènes qui allaient sûrement tenter de la séduire. Et il ne voulait pas qu’elle l’oublie, non il s’y refusait. Elle lui était bien trop précieuse.

« Quelle douce journée, chère Feena. »

Quand le jeune Comte la saisit à nouveau par le poignet avant de l’attirer dans ses bras pour la serrer fortement avec douceur, tendresse, amour et affection, tout contre lui, elle en fut légèrement surprise pendant un court instant avant de se laisser aller tout contre le torse et les bras du jeune sorcier, s’abandonnant entièrement dans cette étreinte si forte, douce, protectrice et chère à son cœur qui l’emprisonnait et dont son seul souhait et désir était d’y être enchaîné pour la vie.

Elle aurait aimé que le temps s’arrête à cet instant pour pouvoir rester ainsi auprès de son bien-aimé auquel elle répondit à son étreinte, restant ainsi dans les bras l’un de l’autre pendant un long moment.

«Oui ! Je le suis, rassurez-vous ! » Répondit-elle d’une voix douce et mélodieuse quand il lui dit que son bonheur était le sien.

Le reste de l’après midi fut riche en émotions, entre rire, douceur, tendresse, amour, étonnement et surprise avec e jeune Comte, tellement bien que la jeune sirène tout comme son compagnon ne vit pas le temps passer.

Installée sous l’ombre d’un arbre, accompagnée d’une brise légère et du chant des oiseaux dans les jardins de la demeure Kentburry et dans les bras et tout contre le torse de son bien-aimé, Feena se laissa aller dans la douceur de ce moment et instant magique de fin d’après-midi et début de soirée en compagnie de Matthieu qui s’exclama que la journée était douce.

« Oui ! C’est vrai ! »

Lui répondit la jeune femme d’une voie mélodieuse et dans un léger sourire détendu en effleurant du bout des doigts les bras dans lesquels elle était enlacée.

« Je suis si bien ainsi avec vous Matthieu ! J’aimerais que le temps s’arrête à cet instant pour ne plus jamais vous quitter et continue à baigner dans cet océan de tendresse, d’affection, d’amour partagé, prisonnière et serrée dans vos bras ! »

La journée avait passé à une vitesse extraordinaire. Matthieu en était presque triste. Dans ses bras, la douce Feena approuvait ses dires avec la voix d’un ange. Une sirène qui aimait la vie et qui allait devoir vivre recluse dans une cité où elle ne se sentait pas chez elle parce que la loi l’exigeait ainsi. Il avait du mal à accepter l’idée que cela soit incontournable. Et puis, l’idée de vivre sans elle était plus cruelle que tous les maux de Storyearth. Il ne pouvait pas l’accepter, ni le supporter.

Elle aurait voulu que le temps s’arrête et lui aussi. Ils étaient si bien dans le soleil couchant à contempler le ciel magnifique. Soudain, une lueur s’alluma au fond de l’esprit de Matt. Il se souvenait d’un autre soleil couchant avec Feena. Et avec Kathleen. Cela faisait déjà un moment que le soleil se couchait, il avait presque disparu, et Kathleen n’était pas là. Elle aurait déjà dû revenir depuis bien longtemps. Il se redressa soudain, fronçant les sourcils, avant de se tourner vers Feena.

« Il est très tard… Pourquoi Kathleen n’est-elle pas encore revenue vous chercher ? »

Feena n’avait pas vraiment fait attention au retard et à l’absence de Kathleen, qui aurait déjà dû arriver pour venir la chercher et la récupérer avant de la ramener au château de ses parents avec elle pour récupérer ses quelques affaires et retourner à Atlantica comme il était prévu, mais voilà, elle n’était pas là.

Ce qui surprit, intrigua le jeune homme, tout comme la jeune sirène quand il le lui fit remarquer. Ce n’était pas le genre de Kathleen d’être en retard et, si elle l’était, elle prévenait toujours de son retard par un messager, mais ce n’était pas le cas, aucun messages venant de la part de la jeune princesse ou du château royal n'était parvenu jusqu'à la demeure des Kentburry et jusqu’au jeune couple.

« Effectivement ! Elle aurait dû arriver depuis longtemps maintenant que j’y pense !...C’est étrange... »

Matt avait un regard un peu préoccupé et ses pensées, un instant auparavant toutes à son amourette avec sa sirène, se tournèrent alors vers son amie la plus chère et sur le mystère qui entourait son absence. Kathleen n’était pas du genre à oublier quelqu’un, encore moins Feena qu’elle appréciait beaucoup. Et de toute façon, il avait l’intuition qu’il y avait un souci. En tant que sorcier, son intuition n’était pas aussi développée que celle d’un Jedi, mais elle avait tendance à être fiable.

Penser aux Jedis lui fit soudain penser à Matt Emrys, lui, il saurait quoi penser de tout cela. De toute façon, il fallait que Feena rentre au palais prendre ses affaires. Et même si une part de lui serait toujours un peu jalouse de l’amitié entre Matt et Kath, il ne pouvait nier qu’il ferait confiance, les yeux fermés, à Matt en ce qui concernait la sécurité de sa meilleure amie. L’air déterminé, il se tourna vers Feena de qui il prit les mains.

« Feena, tout ceci m’inquiète. Allons au château consulter l’autre Matthieu. Je suis certain qu’il saura quoi faire. »

Tout comme le jeune sorcier, Feena se posait des questions sur l’absence de Kathleen qui devait venir la chercher en début de soirée pour la ramener avec elle au château de ses parents pour récupérer ses affaires et remercier le couple royal et son amie de l’avoir si gentiment accueillie pendant cette semaine trop courte à son goût, mais qui lui avait permis d’apprendre et découvrir une multitude de choses sur le monde des hommes et surtout, de trouver l’affection et l’amour avec l’ami sorcier et Comte de la jeune Princesse. L’idée et la pensée même de le quitter pesait et peinait beaucoup le cœur de la jeune sirène qui espérait revenir et le revoir bientôt, tout comme lui.

Mais pour l’instant, ce qui la préoccupait n’était pas cela mais l’absence de son amie, tout comme le jeune homme qui, en prenant ses mains délicatement, ses yeux dans les yeux et le regard déterminé, lui fit part de son inquiétude concernant l’absence de Kathleen qui était loin d’être normale pour lui avant de proposer à la jeune femme de rentrer au palais royal ensemble consulter le Jedi Matthieu pour avoir son avis sur la question.

En serrant ses mains dans celle de son bien-aimé, le regard aussi déterminé que lui, elle hocha la tête simplement pour approuver ses dires et donner son accord pour partir sur le champ au palais royal.

"Oui ! Allons-y ! "

Sans lâcher la main de sa bien-aimée, Matthieu se dirigea vers les écuries où il demanda qu’on lui prépare un carrosse. Ce serait le plus simple pour retourner sans encombres au château et raccompagner Feena en toute sécurité. La jeune sirène devait faire le nécessaire pour son départ, ce qui ne serait pas facile pour elle avec l’inquiétude de la disparition de Kathleen en plus. Mais ils n’avaient pas le choix, c’était le seul moyen pour que tout se passe bien. Feena devait rentrer et Matthieu prévenir le jeune Jedi, frère adoptif de son amie.

Il était certain que le Jedi se lancerait aussitôt à la recherche de sa sœur adoptive, fort de son intuition, généralement efficace pour ce genre de situation. Le sorcier avait dès-à-présent décidé qu’il accompagnerait Matthieu Emrys à la recherche de Kathleen. Il n’était pas question qu’il n’aide pas à retrouver sa meilleure amie. Si le concerné faisait des siennes, Matt le suivrait, ça ne posait pas de souci. En arrivant au château, il embrassa tendrement la main de Feena.

« Bon retour, ma chère amie, et je demanderai à Kathleen de vous informer dès que nous la retrouverons. »

Une fois la jeune fille partie, il se dirigea vers les Appartements privés de la Famille Royale.

Matt a disparu